Tandis que le conflit en Ukraine a baissé en intensité ces derniers mois, le cessez-le-feu n'est pas toujours respecté et le nombre de victimes ne cesse de croître. Le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme vient de tirer le nouveau bilan du conflit ukrainien. Au nombre des 9.000 personnes tuées depuis le début des affrontements, on compte des civils ainsi que des forces antigouvernementales et des membres des forces armées de Kiev.
Depuis le 1er septembre, une trêve est en cours. Malgré cela, on enregistre toujours des pertes: près de 47 civils ont été tués et 131 blessés, entre le 16 août et le 15 novembre, par des restes d'explosifs de guerre et des engins explosifs improvisés.
Le document publié par l'Onu rapporte que "de graves préoccupations relatives à la situation des droits de l'homme demeurent… y compris l'impunité persistante, les tortures et l'absence d'état de droit dans l'Est ainsi qu'une situation humanitaire difficile pour les personnes vivant dans les zones affectées et pour les personnes déplacées internes". La région du Donbass compte quelque 2,9 millions de civils.
Le membre de l'association humanitaire Vostok France Solidarité Donbass, Nikola Mirkovic, qui vient de rentrer du Donbass, témoigne d'une crise humanitaire profonde accentuée par la poursuite du blocus économique et humanitaire de la région imposé par Kiev:
"Nous avons monté une mission humanitaire au Donbass pour aider les populations locales. Ce que j'ai vu, c'étaient des quartiers de civils bombardés, j'ai vu des pauvres, des femmes, des enfants, des vieux vivre dans les rues quasiment à peine vêtus, par rapport aux conditions qui étaient déjà hivernales. J'ai vu des gens qui n'avaient pas de quoi manger, j'ai vu des maisons éventrées, des hôpitaux où l'on soigne la tuberculose. Ce sont des victimes de la guerre horrible dont l'origine est directement liée au renversement du pouvoir à Kiev…".
Les accords de Minsk-2, qui prévoient un règlement du conflit dans le Donbass, sont loin d'être respectés. Nikola Mircovic, qui a vu de ses propres yeux ce que vit aujourd'hui Donestk, le confirme.
"On est rentrés le cœur serré, parce que c'est vraiment dur. Même s'il y a un cessez-le-feu, il n'est pas respecté. Quand on était sur place, la ville de Donetsk a été bombardée, un quartier civil. Il y a aussi une seule envie: de continuer à parler de ce qui se passe là-bas, récupérer les fonds et partir et repartir pour aider les personnes. Minsk 2… n'est pas respecté. Il y a encore beaucoup d'éléments que Kiev lui-même ne respecte pas: au niveau de la mise en place d'une nouvelle Constitution, de plus d'autonomie pour les régions, sur le cessez-le-feu. Nous avons vu que tout le monde a envie que Minsk 2 réussisse. La grande majorité des personnes ne veulent plus de la guerre, ils veulent que ça s'arrête, ils veulent que chacun puisse vivre en paix."
Mais de plus en plus de voix s'élèvent en Europe qui appellent à une levée immédiate des sanctions antirusses. Le député Thierry Mariani (Les Républicains) a déposé mercredi une proposition de résolution au parlement français visant la levée de ces sanctions. L'Italie vient de demander au Luxembourg, qui préside l'UE, de lancer des débats politiques sur la prolongation des sanctions économiques contre la Russie, qui expirent le 31 janvier 2016.
Nikola Mirkovic donne raison à tous ceux qui dénoncent des restrictions vis-à-vis de la Russie et appelle à en finir le plus vite possible avec cette pratique trompeuse des sanctions: "On voit quand même, ces dernières semaines, ces derniers jours, des mentalités changer, des personnes politiques de premier plan au niveau occidental se demander: pourquoi est-ce qu'on a ces sanctions, est-ce que notre allié n'est pas vraiment la Russie? Donc, la suite logique de tout ça, c'est qu'on fasse tomber les sanctions".
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