Syrie: les USA se préparent à une guerre longue

© AFP 2024 Saul LoebAshton Carter
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Qui a le plus besoin de la réunion de Genève sur le processus de paix syrien: l'opposition syrienne ou Damas? En répondant à cette question on comprend qui sera le premier à faire des concessions.

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L'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura espère réunir les différents acteurs du conflit syrien à la table des négociations le 25 janvier. Mais rien ne garantit que d'ici là, les participants potentiels à la réunion et les États "sympathisants" renonceront à leurs ultimatums mutuels. Au contraire, plus la date fixée par de Mistura approche, plus les conditions avancées par l'opposition syrienne sont nombreuses dans l'espoir que le président syrien Bachar al-Assad fléchisse. Ce comportement risqué manque également de perspective, étant donné que peu de temps avant le Nouvel an l'agence de presse Reuters rapportait que l'opération aérienne russe en Syrie avait atteint son objectif en renforçant considérablement le régime d'Assad à peu de frais — Reuters se référait alors à des fonctionnaires et analystes militaires américains anonymes.

Le roi Abdallah II de Jordanie a évoqué jeudi les négociations avec Moscou sur l'instauration d'un cessez-le-feu au sud de la Syrie, où sont stationnées des unités de l'Armée syrienne libre (ASL). Le souverain a dû intervenir à cause des lourdes pertes de l'opposition dans les affrontements contre l'armée syrienne.

La situation de l'opposition armée au nord de la Syrie, où elle est soutenue par la Turquie, est tout aussi critique. "Les forces aérospatiales russes empêchent la Turquie de frapper Daech", a annoncé le premier ministre turc Ahmet Davutoglu. En d'autres termes, Ankara ne peut plus apporter la même assistance qu'auparavant aux rebelles syriens.

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Damas prêt à participer aux discussions de Genève
La position du secrétaire d'État américain John Kerry a constitué une surprise désagréable pour les négociations qui se préparent à Genève: il a confirmé que son pays n'insisterait pas sur le départ immédiat du président Assad et n'associait pas sa démission au début du dialogue intersyrien. Mais cela n'efface pas pour autant ses déclarations régulières selon lesquelles Assad constitue un "obstacle au règlement de la crise syrienne". Cette fois, Washington suggère simplement de ne pas chercher à supprimer trop vite cet "obstacle".

L'établissement d'une liste commune des participants à la réunion de Genève reste une pierre d'achoppement à l'approche des consultations intersyriennes du 25 janvier. En particulier, Moscou et Damas s'opposent à l'inclusion, dans la liste de la délégation syrienne, des représentants d'Ahrar al-Sham et de Jaysh al-Islam, deux organisations qu'ils considèrent comme terroristes.

Tout cela laisse présager que les consultations de Genève, si elles avaient lieu, seraient surtout formelles et n'influenceraient pas vraiment le début du processus de paix en Syrie. L'opposition et Damas n'ont pas encore épuisé leurs ressources et ne sont donc pas disposés à se hâter. D'autant que l'ingérence d'un nombre d'États de plus en plus élevé dans le dossier syrien rend la situation encore plus complexe et imprévisible.

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Aux Etats-unis, le chef du Pentagone a tenu un discours très éloquent en ce qui concerne les plans américains en Irak et en Syrie: Ashton Carter a annoncé que les objectifs stratégiques de l'opération menée par les Américains n'étaient pas seulement de détruire les centres de force de Daech à Mossoul en Irak et à Raqqa en Syrie, mais aussi de combattre les "métastases à travers le monde" (sic). Ce qui signifie que les États-Unis poursuivront leurs opérations militaires là où ils estimeront que c'est nécessaire même après le règlement du conflit en Syrie.

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