Une serveuse d'un bistro dans la ville autrichienne de Bad Ischl s'est plainte d'abus sexuels de la part d'un groupe de quatre hommes d'origine étrangère, et a rapporté les faits à la police, a indiqué le journal Nachrichten.
Récemment, la propriétaire du bar Charly's, à Bad Ischl, Karin Siebrecht-Janisch, y a interdit l'entrée aux réfugiés suite à de multiples cas d'abus sexuels à l'encontre de clientes féminines ainsi que du personnel féminin du bar. Ses demandes ont été ignorées par la mairie de la ville, et la propriétaire a été contrainte de prendre de telles mesures.
"Je voulais protéger mes clients et mon personnel"
Des migrants ont rejoint la clientèle du bar en novembre, a raconté Mme Siebrecht-Janisch à Sputnik. La plupart ont vite commencé à harceler les femmes, à s'accaparer des boissons déjà payées par les clients, et cette tendance s'est encore aggravée après le Nouvel An.
Ensuite, la propriétaire du bistro s'est plainte au maire de la ville, mais il ne l'a pas prise au sérieux.
A un certain moment, des voix se sont élevées dans la ville s'inquiétant du fait que le bar ne réunissait que des migrants, et le nombre de clients réguliers s'est mis à fondre rapidement.
"Mon bar est ma principale source de revenus, et je veux protéger mes clients ainsi que mon personnel", explique Mme Siebrecht-Janisch. Et les habitants de Bad Ischl n'ont pas tardé à réagir.
"30% des gens ont critiqué ma décision, mais 70% m'ont soutenue", affirme l'interlocutrice de Sputnik.
De plus, elle est persuadée que de nombreux bistros de la ville suivent son exemple.
"J'étais la seule à en parler"
"Je suis la première et l'unique à tout simplement ouvrir la bouche", ajoute-t-elle. "Franchement, je suis maintenant dans une Autriche où je ne veux pas m'exprimer en public. Car on ne me juge pas, on m'accuse. Plusieurs (habitants, ndlr) en Autriche prennent toutefois ma position, à mon avis".
Mais finalement, la propriétaire du bistro s'avère être discriminée dans son propre pays.
En Autriche, rares sont ceux qui osent en parler à haute voix, poursuit-elle. Elle a été la première à oser le dire, à pointer le problème, mais dans la plupart des cas les citoyens craignaient de s'exprimer et même de la soutenir publiquement.
Mais au final, la décision de Mme Siebrecht-Janisch a porté ses fruits.
"Comme je n'ai pas eu peur d'exprimer mon opinion, il y a beaucoup plus de gens aujourd'hui qui ont cessé eux aussi d'avoir peur", estime-t-elle.
Mme Siebrecht-Janisch ne critique pas tous les réfugiés pour autant, mais ne se décide pas non plus à les laisser entrer dans son bar tant que les coupables n'auront été désignés, afin de ne pas mettre en danger sa clientèle déjà passablement réduite, tout comme son personnel.