Crash MH17: la Russie dément le rapport néerlandais et apporte des preuves

© Sputnik . Maxim Blinov / Accéder à la base multimédiaLe rapport néerlandais sur le crash du Boeing malaisien en Ukraine
Le rapport néerlandais sur le crash du Boeing malaisien en Ukraine - Sputnik Afrique
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Rossaviatsia, l'agence russe de transport fédérale, a rendu publics six nouveaux faits obtenus grâce aux études et expériences grandeur nature qui confirment l'inauthenticité des conclusions du rapport néerlandais sur la position au sud-est de l'Ukraine depuis laquelle le Boeing aurait été abattu.

Ces données figurent dans la lettre officielle du vice-président de Rossaviatsia Oleg Stortchevoy, adressée au président du Bureau néerlandais pour la sécurité Tjibbe Joustra après une étude détaillée du rapport final néerlandais sur les conditions du crash du Boeing 777.

Le Bureau néerlandais pour la sécurité, qui a mené l’enquête depuis que le Boeing 777 de la Malaysia Airlines ait été abattu le 17 juillet 2014 au-dessus de l’Ukraine, avec 298 personnes à bord, a rendu ses conclusions le 13 octobre dernier. La commission a fait remarquer que le crash avait été provoqué par une explosion d’une ogive 9N314M d'un missile sol-air Bouk 9M38.

Incohérences

"Si l’on suppose que l'avion ait été abattu par un missile Bouk, il y a non-conformité des données figurant dans le rapport final, des caractéristiques des débris du 9Н314М et des caractéristiques des trous cités dans le rapport dans des fragments de l'avion avec celles des trous provoqués par une explosion d’une ogive 9Н314М", lit-on dans la lettre.

De plus, Oleg Stortchevoy souligne une flagrante différence entre un fragment du missile trouvé sur les lieux et les fragments de débris qui restent après une explosion du missile 9M38.

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Parmi d'autres incohérences, l'algorithme de fonctionnement de la fusée de proximité du Bouk ou encore la situation dans l'espace du missile lors de l'attaque sur le Boeing.

Preuves douteuses

Le vice-président de Rossaviatsia doute également des preuves apportées dans le rapport. Notamment, des traces de la peinture et de la substance explosive trouvées sur les débris du MH17 ne peuvent pas passer pour des preuves, de telles matières étant utilisées pour presque tous les moyens d'attaques de cibles aériennes. De surcroît, les mêmes éléments chimiques peuvent être trouvés dans des colorants de différents fabricants. Donc, il ne s'agit que de preuves indirectes ne pouvant être prises en considération que dans l'ensemble avec d'autres preuves.

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M. Stortchevoy a également fait remarquer que le rapport néerlandais n'a pas suffisamment développé l'idée de culpabilité de l'Ukraine pour ne pas avoir fermé son espace aérien.

Le vice-président a rappelé qu'une annexe à la Convention relative à l'aviation civile internationale, connue aussi sous le nom de Convention de Chicago, et les documents de l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) exigent que l'Etat évalue constamment le niveau de la menace pour l'aviation civile sur son territoire.

Le Bureau néerlandais pour la sécurité a confirmé avoir reçu la lettre de Rossaviatsia et examine maintenant les nouveaux faits de l'investigation du crash du vol MH17, a déclaré ce jeudi à Sputnik la porte-parole du bureau.

Pour assurer la poursuite en matière criminelle des coupables, il est possible qu'un tribunal international soit créé en Ukraine, a déclaré jeudi Bert Koenders, ministre néerlandais des Affaires étrangères.

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Le vol MH17 s'est écrasé le 17 juillet 2014 avec 298 personnes à son bord, alors qu'il assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, sans laisser de survivant. Parmi les victimes de la tragédie figuraient 193 ressortissants néerlandais.

Les autorités de Kiev ont par la suite accusé les insurgés d'avoir abattu l'avion à l'aide d'un système de missiles Bouk. Pour leur part, ces derniers démentent toute implication dans la catastrophe.

Fin juillet dernier, la Russie a opposé son veto au Conseil de sécurité de l'Onu au projet de résolution malaisien prévoyant d'instaurer un tribunal international sur la catastrophe, tandis que onze membres du CS ont voté pour le projet et trois autres, dont la Chine, le Venezuela et l'Angola, se sont abstenus.

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Le consortium russe Almaz-Anteï, producteur des missiles sol-air Bouk, a mené sa propre enquête sur la catastrophe du Boeing 777 (vol MH17) en Ukraine, en organisant une expérience grandeur nature. Le groupe a fait exploser l'ogive d'un Bouk près d'un Boeing retiré du service, dans l'espoir de déterminer les circonstances du crash.

Le consortium avait en outre conclu que le Boeing avait été abattu par un missile 9M38-M1 du système Bouk-M1 en dotation dans l'armée ukrainienne.


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