Varsovie souhaite que les futurs gazoducs transportant du gaz russe vers l'Europe passent par le territoire polonais, a déclaré lundi au magazine Bild le chef de la diplomatie polonaise Witold Waszczykowski.
"Nous souhaitons par exemple que les futurs gazoducs reliant la Russie à l'Europe de l'Ouest passent notamment par le territoire polonais. Ce serait un signe de solidarité et de partenariat de l'UE avec les pays d'Europe centrale et orientale", a fait savoir M. Waszczykowski.
En outre, la Pologne exige de l'UE et de Berlin de faire preuve de solidarité quant au déploiement de bases permanentes de l'Otan sur son territoire. "La Pologne est membre de l'Otan depuis 16 ans. Et jusqu'à présent, notre niveau de sécurité est nettement inférieur à celui de l'Europe occidentale. Nous souhaitons que des unités de l'Otan se basent en Pologne, pour que cette inégalité disparaisse. Nous n'exigeons pas d'avantages, uniquement de l'égalité pour notre partie de l'Europe. La partie allemande empêche cela depuis de longues années, parce qu'elle ne veut pas provoquer la Russie", a indiqué le ministre.
La Lituanie, la Lettonie, l'Estonie, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont adressé à Bruxelles une lettre conjointe critiquant la construction du Nord Stream 2.
Le 4 septembre 2015, l'opérateur gazier russe Gazprom a signé un accord sur la construction du gazoduc Nord Stream 2. Outre Gazprom (51% des parts de la nouvelle société), Nord Stream 2 implique les allemands E.ON et BASF via sa filiale Wintershall, l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, l'autrichien OMV (10% chacun), ainsi que le français ENGIE (ex-GDF Suez; 9%). Le projet prévoit la construction d'un nouveau système de gazoduc similaire à celui de Nord Stream 1, c'est-à-dire qui passe sous la Baltique.