La Turquie mène depuis longtemps des opérations secrètes dans des pays voisins, mais si à l'époque de la guerre froide, Ankara s'assurait d'un soutien de l'Otan, à présent il ne coopère plus avec ses partenaires traditionnels en Occident, écrit Egemen Bezci dans son article pour War on the Rocks.
"Les opérations secrètes turques risquent de se solder par l'isolement diplomatique d'Ankara, tant de ses alliés occidentaux traditionnels que de ses pays voisins. Pire, elles peuvent déboucher sur un conflit militaire pur et simple", met en garde M.Bezci qui étudie la coopération entre la Turquie et l'Occident en matière de renseignement.
Et d'expliquer que la destruction d'un bombardier russe par l'aviation turque au-dessus de la Syrie signifiait en fait la reconnaissance par le président Recep Tayyip Erdoğan du soutien secret par Ankara des rebelles syriens, notamment des Turkmènes syriens.
Se référant à une série de documents déclassifiés dans les archives occidentales, l'expert affirme que la Turquie mène depuis très longtemps des opérations dans des pays voisins.
"La Turquie possède une riche expérience en matière d'opérations secrètes à l'étranger, mais si à l'époque de la guerre froide, elle s'assurait d'un soutien de l'Otan, elle "fait désormais cavalier seul", indique l'expert.
Selon ce dernier, les actuelles opérations secrètes d'Ankara, notamment l'armement des groupes de rebelles en Syrie, comportent une multitude de risques.
"Aussi, les alliés occidentaux de la Turquie ne lui font-ils plus confiance. Comme résultat, Ankara devient de plus en plus isolé, surtout en ce qui concerne ses actions en Syrie", conclut l'auteur.