Le leader de Podemos, Pablo Iglesias, a déclaré lundi devant les journalistes que son parti anti-austérité qui est venu troisième aux élections parlementaires en Espagne ne renoncerait pas à l'idée d'un référendum sur le statut de l'Espagne.
"Nous sommes ouverts à toute alternative qui permette d'écarter le PP du pouvoir. Mais pour cela, il faut parler de l'Espagne (…) et comprendre que la réalité du pays est telle que seule la reconnaissance de sa diversité est susceptible de sauvegarder son unité", a souligné M.Iglesias.
Et d'ajouter que Podemos revendiquait une nouvelle étape politique dans l'histoire du pays.
"Au lieu de discuter de la répartition des sièges au parlement, il faut parler de l'Espagne et des problèmes de ses citoyens", a indiqué l'homme politique.
Le chef de Podemos a lancé de dures attaques contre les socialistes, les accusant d’être plus absorbés par des luttes intestines que par l’intérêt des Espagnols.
"Qu'ils arrêtent de faire du cinéma! (…) Il y a des Espagnols qui ne peuvent pas attendre", s'est-il indigné à l'issue d'une rencontre avec le chef du gouvernement sortant, le conservateur Mariano Rajoy.
Somme toute, Podemos bloque pour l'instant toute perspective de formation d'un gouvernement, alors que les élections législatives ont laissé un parlement fragmenté.
Le PP de Mariano Rajoy avec 123 sièges au parlement est loin de la majorité absolue de 176, tente de former un gouvernement minoritaire. Podemos, troisième force politique avec 69 sièges, ne veut pas en entendre parler.
M.Iglesias veut obtenir que le Parti socialiste (PSOE), arrivé deuxième aux élections parlementaires avec 90 sièges, s'abstienne lors du vote d'investiture, comme les libéraux de Ciudadanos ont accepté de le faire. Le chef du PSOE, Pedro Sanchez, voudrait former une coalition de gauche, avec Podemos, mais exige que Pablo Iglesias abandonne sa proposition de referendum sur l'indépendance de la Catalogne souhaité par une majorité des Catalans. Les autres partis refusent le referendum.
En réalité, Podemos ne veut pas que la Catalogne fasse sécession et semble compter sur le fait que les Catalans rejetteraient l'indépendance comme l'ont fait les Ecossais au Royaume-Uni et les Québécois au Canada.