D'après les autorités locales, ce vote sera un baromètre des mœurs en Catalogne et, en cas de victoire des séparatistes, un pas important vers l'indépendance. Le premier ministre espagnol Mariano Rajoy s'est dit prêt hier à "se battre" contre les partisans de la séparation, tout en précisant que cette bataille resterait strictement dans le cadre légal. Madrid n'écarte pas le recours à un article de la Constitution qui permet d'instaurer, dans des régions autonomes, une administration directe. A leur tour, les Catalans ont menacé de proclamer leur indépendance de manière unilatérale.
Huit mois plus tard, le thème du séparatisme espagnol revient à la une des journaux espagnols. Et pour cause: le gouvernement de Mas tentera de faire des élections régionales du 27 septembre un nouveau référendum. Les partisans de l'indépendance de la Catalogne espèrent obtenir une majorité absolue au prochain parlement régional, après quoi ils initieront la procédure de séparation de Madrid. D'après les sondages, ces espoirs sont plutôt fondés.
Hier, lors du dernier bilan au parlement catalan pour la dernière fois avant les élections, Artus Mas a fait un geste de réconciliation envers le gouvernement de Mariano Rajoy: après le 27 septembre il l'a appelé à s'asseoir à la table des négociations pour évoquer "comme des gens civilisés" l'avenir des relations entre Madrid et Barcelone. Plus tôt, les diplomates espagnols avaient laissé entendre que les autorités étaient ouvertes au dialogue à tous les sujets et n'excluaient pas théoriquement une redistribution des pouvoirs entre le centre et les régions. Mais ils rappelaient que la législation espagnole ne prévoyait pas la séparation d'une partie du territoire.