Le comportement des responsables politiques polonais pourrait avoir un effet négatif beaucoup plus sensible que la crise financière en Grèce, la situation en Ukraine, l'afflux de réfugiés ou la décision éventuelle du Royaume-Uni de se retirer de l'Union européenne, estime Eric Frey, éditorialiste du quotidien autrichien Der Standard.
"Le PiS dirigé par Jarosław Kaczyński est récemment arrivé au pouvoir en Pologne. Il s'agit d'un parti qui ne respecte ni les valeurs fondamentales de l'UE ni les principes démocratiques. Il reprend les traditions du fascisme polonais de l'entre-deux-guerres et se fixe pour objectif principal la défense des «particularités spécifiques» de la Pologne contre les ennemis intérieurs et extérieurs", indique Eric Frey.
Il souligne que Jarosław Kaczyński "n'a jamais été un libéral", car il "croit en ses idées réactionnaires et en différentes théories du complot". L'une de ces théories est la thèse selon laquelle les services secrets russes seraient impliqués dans la catastrophe aérienne de Smolensk, en 2010, qui a emporté la vie de son frère jumeau Lech Kaczyński.
Pour endiguer ces tendances nationalistes, l'UE pourrait menacer d'exclure la Pologne de l'UE, mais cette démarche "n'est prévue par aucun traité de l'Union".
"Il n'est pas pour le moment clair où cela peut mener. Mais il y a des raisons d'être profondément pessimiste, tant au sujet de la Pologne que de l'Europe", conclut le journaliste autrichien.