Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a déclaré que l'entrée en France avait été refusée à près de 3 500 personnes depuis les attaques terroristes du 13 novembre. Il a expliqué que ces personnes avaient été refoulées car elles "pouvaient constituer une menace à la sécurité et à l'ordre public". Depuis, la police a effectué presque 3 000 perquisitions et arrêté 346 suspects. "La semaine dernière, les services spéciaux français ont réussi à déjouer un attentat à Orléans. Cet attentat visait le gouvernement", a reconnu le ministre, avant d'ajouter que deux terroristes avaient été arrêtés le 19 décembre dernier.
L'état d'urgence, instauré par le président français François Hollande immédiatement après les attaques de novembre, est toujours en vigueur dans le pays. Il a été prolongé par l'Assemblée nationale pour trois mois. L'état d'urgence permet de procéder à des arrestations et de mener des perquisitions sans mandat. Cette décision, appuyée par une loi, ne peut être contestée devant la Cour constitutionnelle. Les autorités avaient également annoncé leur intention d'inclure de manière détaillée l'État d'urgence dans la Constitution.
Dans une interview accordée à RFI, le défenseur des Droits des citoyens Jacques Toubon a indiqué que l'inclusion de l'état d'urgence à la Constitution signifiait "l'introduction, sur le plan constitutionnel, de restrictions à certaines libertés". À son avis, "la création d'une situation de crise permanente, qui implique des restrictions graves et durables sur les libertés civiles fondamentales", ne correspond pas à la notion même d 'état d'urgence.
"Personne ne peut sérieusement soupçonner Hollande d'intentions despotiques. Même chose pour les Républicains de droite s'ils arrivaient au pouvoir", ajoute l'expert.
Le premier ministre Manuel Valls a déclaré hier que les débats sur le projet de réforme constitutionnelle à l'Assemblée nationale débuteront le 3 février 2016.
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