"Homme de pouvoir Poutine", ou la propagande pétard mouillé allemande

© Sputnik . Aleksej NikolskijVladimir Poutine
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Les journalistes de la chaîne de télévision publique allemande ZDF ont récemment diffusé un documentaire sur Poutine avec un personnage écran jouant le rôle d'un volontaire. "Dégoutant", n'ont pas tardé à réagir les Allemands. Les Russes ne les ont pas honorés de réponse.
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"Homme de pouvoir, Poutine" se prénommait le film et commençait, dans la meilleure tradition de ce genre, par la figure du président russe, en gros plan, des extraits des entretiens avec des intervenants, le philosophe russe Alexandre Douguine entre autres avec sa phrase "Il n'a pas d'idéologie" qui, hors contexte, pourrait être une caractéristique tant positive que négative.

Et voilà une figure presque diabolique, dictateur impitoyable qui ne s'arrête devant rien au nom du pouvoir. Machtmensch ("Homme de pouvoir", version allemande), un tel prénom terrifie déjà.

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Ce qui s'ensuit est aussi impressionnant. Les poignées de main de Vladimir Poutine et Bachar el-Assad, mélangées avec des images représentant des corps ensanglantés, sous des draps blancs… Fallait-il croire que ce sont des pauvres Syriens tués lors de frappes russes?

En fond, la voix-off explique: la campagne russe en Syrie ne vise qu'à aider un autre dictateur, Bachar el-Assad, à rester au pouvoir.

Des films similaires émergent sur de multiples chaînes partout dans le monde, inévitables à notre époque de guerre médiatique où gagne celui qui réussit plus en dénigrant son ennemi.

Mais ici, petit détail qui fâche, les réalisateurs ont montré, en tant que protagoniste du film, un volontaire né à Kaliningrad qui avait prétendument participé aux combats dans le Donbass, aux côtés des milices populaires.

"Appelons-le Igor", proposent les réalisateurs du documentaire.

Son vrai nom est Iouri Labyskin, un chômeur de 27 ans, qui n'a jamais combattu, ont découvert des journalistes de la chaîne russe Rossiya 1. Ce film était pour lui une sorte de job à mi-temps lui donnant d'ailleurs l'opportunité d'arborer un fusil moyennant une rémunération de 50.000 roubles.

Une somme plus modique, quelques 2.000 roubles, a été versée à une jeune fille avec un enfant qui ont joué la famille du "volontaire".

Mais Iouri a bien travaillé pour recevoir ses honoraires. Il a dû venir dans le Donbass pour se faire tourner sur fond de couleurs locales, apprendre à manier l'arme comme s'il était vraiment un soldat, répéter nombre de fois des scènes jusqu'à ce que le réalisateur ne décide qu'il doive jouer de manière naturelle.

Dans un des épisodes, un des plus durs, Iouri devait répondre à la question sur s'il avait vu des militaires russes ou non.

"Le réalisateur m'a longtemps préparé à cette partie", confie l'acteur dans un entretien à la chaîne Rossiya 1. "Nous l'avons entraîné pendant trois ou quatre jours, deux à trois fois par jour".

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En tant qu'experts, le réalisateur a choisi Philip Breedlove, général américain et commandant de l'US Air Force, et Igor Sutyagin, ancien employé de l'Institut d'études des États-Unis et du Canada, accusé en 2004 d'espionnage et exilé au Royaume-Uni. Ces intervenants sont là pour qu'il n'apparaisse aucun doute chez les spectateurs que ce que l'on leur montre est la vérité.

Malgré ces efforts, l'"Homme de pouvoir" n'a pas suscité la bienveillance du public allemand. Evidemment, ils en ont déjà marre de regarder ces histoires d'horreur sur la Russie. Pour la plupart des Allemands, le documentaire n'a suscité qu'agacement et a été qualifié de dégoutant.

Et en Russie, silence. Pas d'indignation, pas de remarques sarcastiques. Trop de "malbouffe" propagandiste dévorée, le public reste incapable d'y réagir.

Chers réalisateurs, vous avez travaillé en vain donc!

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Ce n'est pourtant pas la première fois que la télévision allemande se fait prendre en produisant des faux. Auparavant, la même chaîne ZDF avait diffusé un reportage fait par un correspondant russe à Ouglegorsk (ville de la région de Donetsk) sur les positions des milices populaires, le faisant passer pour un reportage de journalistes ukrainiens soi-disant essuyant des tirs.

Ainsi, "méticuleux", mot caractéristique de toute la nation allemande, ne veut rien dire pour ces journalistes.

Et aucune leçon tirée.

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