Passer sous silence la visite de John Kerry dans la capitale russe? Pas de problème! Après avoir diffusé un reportage anticipant cette visite, les correspondants de la chaîne ne se fatiguent pourtant pas pour partager avec leurs spectateurs les détails des pourparlers tenus, le site truffé d'articles sur Star Wars ou les débats républicains. Un court reportage a été diffusé en direct sur CNN mardi soir, avec une correspondante commentant la rencontre en plein milieu, mais la vidéo n'a curieusement pas vu le jour sur le site officiel de la chaîne.
La question se pose donc: les Américains, savent-ils en fait que leur secrétaire d'Etat s'est entretenu avec le président et le chef de la diplomatie russes?
La visite de M.Kerry à Moscou avait pour but d'échanger des opinions sur la Syrie, sur la lutte contre le terrorisme et sur l'Ukraine et s'avère une réussite pour les deux parties, avec le secrétaire d'Etat américain confirmant la nécessité de coopérer avec la Russie pour réussir dans la lutte antiterroriste.
"Il n'y a pas de doute que quand la Russie et les Etats-Unis travaillent ensemble d'une manière efficace, les deux parties y gagnent aussi bien que la communauté internationale", a déclaré John Kerry, lors de la conférence de presse à l'issue de la rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Cette annonce, n'est-elle pas la raison principale du refus de mentionner cette visite?
Une autre phrase fâcheuse a été prononcée lors de la funeste visite, affirmant que les États-Unis n'ont jamais souhaité isoler la Russie.
Si Barack Obama a parlé de l'isolement de la Russie, cela était surtout lié à la situation avec la Crimée. "Nous avons juste voulu expliquer ce qui s'était passé", a assuré le chef de la diplomatie américaine, en soulignant également que l'envie de trouver des points communs atteste de la maturité des chefs des deux pays.
Les représentants de CNN, de leur côté, devraient eux aussi devenir plus matures et ne pas fermer les yeux sur le rôle de la Russie dans la politique internationale.
A l'issue de cette rencontre fantôme, dont tout le monde parle, sauf CNN, Kerry, Poutine et Lavrov ont souligné l'importance de la coopération russo-américaine pour trouver ensemble une solution aux crises les plus graves, et ont d'ailleurs réaffirmé leur volonté de tenir la rencontre du Groupe international de soutien à la Syrie le 18 décembre à New York.