Mise en scène humoristique sur fond de musique de Jurassic Park, mais informations sérieuses, le directeur de l'association reproche à l'Arabie Saoudite d'affaiblir les ambitions, comme celle des 1,5 degré, ou de bloquer l'aspect financier des négociations. Plus de détails dans quelques instants.
L'Arabie saoudite ignore des années de recherches scientifiques qui montrent clairement que 2°C, c'est déjà trop élevé pour les communautés vulnérables dans le monde. Donc, en empêchant la signature de l'accord, c'est finalement s'asseoir sur les résultats du GIEC, qui ont été financés par les gouvernements dans le cadre des Nations Unies pour arriver à ce résultat. Ce qui bloque, c'est que la délégation officielle d'Arabie saoudite fait de son mieux pour supprimer toutes allusions à la limite d'1.5°C dans l'accord: 1.5°C étant la hausse mondiale de la température moyenne due au réchauffement climatique, qui est déjà trop élevée pour les communautés vulnérables dans le monde. L'Arabie saoudite travaille avec l'Inde et la Chine dans un groupe pour supprimer toute allusion au 1.5°C dans l'accord. Elle fait pressions sur les groupes arabes qui du coup soutiennent implicitement l'Arabie saoudite alors qu'ils vivront directement les conséquences des changements climatiques.
Elle bloque également sur les plans d'Action Climat nationaux:
Elle bloque toutes révisions des plans climat nationaux, donc les INDC, qui sont les contributions volontaires avancées par les Etats partis des négociations climat, et qui ne sont aujourd'hui pas à la hauteur pour maintenir la hausse des températures en dessous des 1.5°C. C'est pour ça qu'il y a eu une volonté pour augmenter le niveau d'ambition de ces contributions nationales, de mettre en place un mécanisme de révisions de ces plans climat nationaux en 2018 ou même plus tôt pour les revoir à la hausse. Elle bloque ouvertement et directement cette volonté d'augmenter l'ambition des contributions nationales.
L'Arabie saoudite devrait jouer le jeu de la transition énergétique, c'est-à-dire, laisser de côté les énergies fossiles et abandonner la production et l'exportation de ces énergies et considérer les modèles énergétiques renouvelable, comme le solaire ou l'éolien, qui serait non pas aux mains des multinationales ou de grands géants, mais qui devraient bénéficier aux communautés locales.
Dernière ligne droite pour les négociations, qui fonctionnent en petits groupes, avec beaucoup de réunions bilatérales. Même si en apparence le pays s'est dit favorable au solaire et à l'éolien, au gaz, et à la capture/stockage du carbone, il refuse que les politiques de réduction d'émissions de gaz à effet de serre ne discriminent les autres sources d'énergie. Une telle position pourrait influencer nos seulement les monarchies pétrolières voisines, mais aussi ceux qui sont dans sa zone d'influence géographique.
Oui effectivement, le poids de l'Arabie saoudite dans les négociations internationales est très important. Diplomatiquement, la voix de l'Arabie saoudite compte pour les autres pays qui vivent également du pétrole et des énergies fossiles donc au Moyen Orient mais également sur les autres états parce que l'Arabie saoudite a les moyens et est en capacité de pouvoir soutenir la transition et l'adaptation des pays impactés par les changements climatiques si elle le voulait. Même si on est dans un mécanisme démocratique où chaque pays a une voix, le fait que l'Arabie saoudite bloque, ça incitera les autres pays pétroliers et les autres pays dans leur zone d'influence géographique comme l'Egypte à empêcher l'accord de Paris d'être signé ou d'être assez ambitieux.
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