Quand la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été adoptée au cours du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, il semblait alors que la Guerre froide et la rivalité des superpuissances étaient révolues et que l'heure était venue, pour tous les pays, de remettre en état la planète en oubliant les querelles d'autrefois.
L'objectif proclamé était noble — maintenir la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau sûr pour le système climatique. Mais avec une réserve importante: ce paradis écologique ne devait nuire ni à la production alimentaire ni au développement économique.
Dans ces conditions, la COP21 de Paris suscite de l'espoir: il est prévu d'élaborer et d'adopter un nouveau document global, de s'entendre sur les mesures permettant de limiter le réchauffement de l'atmosphère à un maximum de 2 degrés par rapport aux indices de l'époque préindustrielle.
A l'approche du sommet, les médias français ont rapporté le moindre détail en lien avec les préparatifs et ont véritablement chauffé le public. Au final, les attentes ont atteint un tel degré qu'on avait l'impression que le monde s'effondrerait si un nouvel accord n'était pas signé pendant cette conférence. Le premier ministre français Manuel Valls a parfaitement exprimé ce ressenti en déclarant en septembre, plus de deux mois avant le rendez-vous: "L'enjeu est colossal. Il engage l'humanité car il y va de la survie de notre planète".
L'Alliance des petits États insulaires exige des restrictions maximales sur les émissions, alors que ce n'est absolument pas dans l'intérêt des pays producteurs d'hydrocarbures.
Certes, cette divergence d'intérêts n'empêchera pas d'adopter un document final — les bureaucrates de l'Onu ont une grande expérience pour accorder des positions controversées. Mais on n'y trouvera alors rien que de vagues formules et ce ne sera certainement pas un pas en avant par rapport au protocole de Kyoto.