Les attentes géopolitiques en marge de la Cop-21

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La COP21 débutait ce lundi, après les manifestations pacifiques, ou pas tout à fait, de dimanche.

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Si le sujet du climat est a priori le centre des préoccupations, certaines rencontres en marge du sommet étaient très attendues. Celle entre Vladimir Poutine et Recep Tayipp Erdogan n'aura pas lieu, le Kremlin en ayant décidé autrement, mais le président russe devrait rencontrer son homologue américain.

La COP21 débutait lundi 30 novembre, après un dimanche plus mouvementé que prévu… SI la conférence regroupe 150 chefs d'état et de gouvernement mondiaux autour de la question du climat, un certain nombre de rencontres en marge du sommet sont attendues…

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Alors que les premiers délégués commençaient, Dimanche 29 Novembre, à fouler le tapis vert du Bourget; de violents heurts ont étayés le rassemblement place de la République en vue de « braver l'Etat d'urgence ». Un Etat d'Urgence, dont le prolongement récent, a provoqué l'annulation de la marche pour le climat initialement prévue. C'est ainsi que les forces de l'ordre ont dû faire face à des « éléments violents », qui cagoulés n'ont pas hésité à se servir en projectiles sur le mémorial aux victimes des attentats du 13 Novembre: 289 interpellations et 174 gardes à vues; une bien triste image laissée à l'occasion de cette première journée de travail de la Cop-21.

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Dans l'aéroport parisien, transformé en forteresse, ce sont les délégations de 195 pays pour près de 40 000 officiels, qui sont attendues pour une conférence jugée « historique »: C'est en tout cas le plus grand évènement diplomatique organisé par l'Etat Français. Il faut dire que Paris n'a pas lésiné sur les moyens en vue de préparer l'accueil de ce 21ème sommet annuel des « partis signataires de la convention » cadre des Nations Unies sur le changement climatique. Après l'échec marquant de Copenhague, où les pays n'étaient pas parvenus à donner une suite au protocole de Kyoto, Paris veut faire la différence et imposer un accord dit « contraignant »; ce qui là aussi serait « historique ».

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Mais hormis les aboutissants, très attendus de ces négociations sur le climat, la présence remarquée de plus de 150 chefs d'états laisse présager des rencontres bilatérales en marge du sommet. Des rencontres informelles au cours desquelles des avancées, sur des points chauds de l'actualité internationale, pourraient être observées. Ainsi le président Barack Obama a rencontré son homologue chinois Xi-Jiping et le Premier ministre indien Narendra Modi. De son côté François Hollande doit s'entretenir avec les présidents palestinien Mahmoud Abbas et égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

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Par ailleurs, si le président russe Vladimir Poutine refuse toujours de rencontrer son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan; Ankara n'ayant pas présentée d'excuses pour la destruction du chasseur-bombardier russe, il s'est entretenu en huit-clos avec le président américain Barack Obama. Les deux hommes auraient évoqués la crise syrienne et la situation en Ukraine. Vladimir Poutine doit également s'entretenir avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au sujet du conflit israélo-palestinien. Une rencontre bilatérale est également prévue avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Mais selon François Campagnola, ancien chargé de mission au ministère de la Défense, Le caractère massif de la Cop-21 est d'apparence trompeuse. Pour lui, la Cop-21, dû à un agenda très resserré, n'offrira aux leaders, dans le meilleur des cas, que des opportunités de fixer d'autres rendez-vous. « Ça me fait penser aux commémorations du 6 Juin, il y'a eu beaucoup de chefs d'états et de gouvernements et effectivement à ce moment-là il y'a eu des rencontres bilatérales, multilatérales, trilatérales: c'était le cas entre Poutine, Hollande et Merkel en marge de cette commémoration. Mais il ne s'agissait que d'une commémoration, là on est dans une conférence qui doit déboucher sur des décisions à prendre et des décisions qui vont faire mal et qui vont couter extrêmement chers. Donc à partir de ce moment-là, je pense qu'une grande partie de l'attention sera focalisée sur l'objet du débat. Alors, à côté de ça, il y'aura probablement des rencontres fortuites et des possibilités de connecter les agendas, mais je ne pense pas que ça puisse allez au-delà… »

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Il faut dire, que contrairement aux commémorations, ou à d'autres sommets internationaux, qui ont offert l'opportunité à des leaders de se rencontrer et de discuter, comme dernièrement lors du G-20 d'Antalya en Turquie, où les présidents américains et russes s'étaient entretenus sur la Syrie, la Cop-21 n'offrirait pas le même cadre… Comme tient à le souligner le professeur de géopolitique et président de l'Institut de prospective et de sécurité de l'Europe, Emmanuel Dupuy, qui n'exclue néanmoins pas la possibilité de voir des gestes symboliques, tels que des photos ou des poignées de mains… « Donc je ne crois vraiment pas, en tout cas que le tempo, la temporalité, soit celle-ci, pour une autre raison, c'est que c'est une réunion Onusienne. On n'est plus du tout dans la même configuration qu'un G20, d'une structure informelle, dont la maitrise d'ouvrage est liée au pays d'accueil, en l'occurrence à Ankara les turcs, à Wang Zu les chinois, donc c'est eux qui fixent l'agenda, là c'est totalement différent, c'est une organisation, la conférence d'organisation des parties, donc l'agenda n'est pas fixé par la France, Hollande n'est que l'hôte. Le ministre des affaires étrangères a remis symbolique la clef. C'est elle qui préside depuis hier. Donc je ne suis vraiment pas certain, que la dramatisation aidant autour de la question climatique, soit de nature à laisser la place à d'autres agendas ».

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