Ayant reçu le Nobel de la paix après un an à peine à la Maison Blanche, Barack Obama a largement contribué à l'éclosion de l'organisation djihadiste Etat islamique (EI, Daech), en la finançant et en l'armant indirectement, et voilà qu'il se met en guerre contre les terroristes, relève Martin Peltier sur Boulevard Voltaire.
"Obama est un président magique. Il a gagné la primaire démocrate qui l’a propulsé pour l’élection de 2008 avec une phrase empruntée à une chanson des années 60, Yes we can. Oui nous pouvons. Tout. Tout lui est possible", écrit le journaliste.
Et d'ajouter que M.Obama affirmait avec la même certitude aujourd’hui qu'il entendait détruire Daech et toute autre organisation qui chercherait à nuire aux Etats-Unis.
"Pas de problème. Delenda Carthago est, y a qu’à y aller", indique l'auteur.
M.Peltier fait remarquer que la tuerie de San Bernardino a rendu Barack Obama aussi martial que son homologue français François Hollande après le Bataclan.
"Il s’engage dans la guerre totale: pourquoi aujourd’hui, pourquoi pas hier?", s'interroge l'auteur.
Il rappelle que cet homme étrange qu'est Barack Obama a été élu sur son opposition réputée pacifiste à Bush, sur son retrait annoncé d’Irak et d’Afghanistan.
"Il a reçu le prix Nobel de la paix en octobre 2009, après moins d’un an à la Maison Blanche, et depuis il n’a cessé de faire la guerre ou d’y encourager, en Libye, en Irak, en Syrie", constate le journaliste.
Selon ce dernier, le président américain ne cesse d'assurer qu'il veut détruire ce Daech dont il a facilité l’éclosion en Irak en brimant les sunnites et en empêchant le Parti de la résurrection arabe et socialiste (Baas) d’y reprendre la main.
En Syrie, poursuit M.Peltier, où le président des Etats-Unis combattait Bachar el-Assad, il a fourni des armes aux alliés de Daech, puis à Daech lui-même par le biais des reventes. En même temps, il couvrait l’Arabie saoudite et le Qatar qui permettaient à l’EI de se financer par le pétrole volé. Enfin, aujourd’hui, il soutient la Turquie qui a abattu le chasseur russe, engagé dans l'opération contre les djihadistes en Syrie, et ne cesse de soutenir les alliés de Daech.
"En somme, il (Barack Obama, ndlr) s’engage à éliminer un mouvement qu’il a suscité et laissé croître. Ses prédécesseurs avaient fait de même avec Al Qaïda. La machine américaine est bien rôdée. Yes he can. Oui Obama peut. Se fiche de nous. Et il en profite dans les grandes largeurs", conclut le journaliste.