"ON" c'est à dire beaucoup de multinationales, trop de multinationales pour les ONG qui parlent de "fausses solutions" depuis un moment et craignent l'impact négatif du lobby mercantile sur l'issue des négociations….
"Le rôle des multinationales aujourd'hui, dans le cadre de la COP21, est effectivement démesuré. Elles sont très présentes, elles poussent pour avancer leurs solutions, c'est-à-dire leurs solutions au changement climatique. Des solutions qui vont être basées sur des intrants chimiques, sur une agriculture dite « climato intelligente », sur le développement des hydro-carburants par exemple, donc autant de solutions que nous dénonçons, nous société civile, puisque nous considérons que se sont de fausses solutions qui ont des effets très très dangereux sur l'environnement et sur les droits humains."
"Les prix Pinocchio sont un événement qui pour nous permettent de dénoncer la responsabilité de ces entreprises dans l'affaiblissement des politiques climatiques et l'impact de leurs activités sur les communautés locales. Nous avions trois catégories dans ce prix Pinocchio: la catégorie lobby, puisqu'il est avéré que ces entreprises mènent des activités de lobby très forts pour justement faire passer leurs solutions. La catégorie greenwashing, puisqu'elles se ventenr d'être des défenseuses du climat alors même qu'on voit des impacts très négatifs liés à leurs activités. Et la catégorie impact sur les populations locales puisque les projets qu'elles mettent en place ont des incidences et violent les droits des populations locales. Donc ces prix nous ont permis de mettre en avant le grand écart qui est fait entre les discours avancés par ces multinationales et la réalité du terrain que subissent les populations locales et l'environnement."
Et les vainqueurs de cette année sont EDF, BNP Paribas et Chevron qui sont aussi, paradoxalement, participants à la COP21:
"Pour BNP Paribas, par exemple, qui est l'un des sponsors de la COP21, et bien cette entreprise a été épinglée pour son soutien financier aux secteurs du charbon partout dans le monde, et notamment à d'énormes centrales en Afrique du Sud et en Inde. Donc c'est assez contradictoire de mener ce genre d'activité et dans le même temps d'être sponsor de la COP21. De la même manière, EDF est sponsor de la COP21 et a été distingué pour sa campagne publicitaire qui visait à faire du nucléaire une énergie propre et pour ses investissements dans les énergies fossiles. Donc ce qu'on essayait de mettre en place en exergue c'était ce grand écart là. Y compris pour Chevron: la politique très agressive de lobby pro-gaz et d'huile de schiste en Argentine, par exemple. Donc les prix Pinocchio servent vraiment à dénoncer ce double discours et cette écart entre les vraies et les fausses solutions."
"Oui, elles influencent. Le premier cercle, ce sont les Etats qui négocient entre eux, mais on la très bien vu ça date pas d'hier, toutes les campagnes qu'on a pu mener par exemple sur les agro-carburants en France étaient assez significatifs, on a le leader sur le marché français de l'agro-carburant Avril Sofiproteol, qui a mené une campagne très agressive de lobby et toutes les campagnes qui pouvait être menées en face étaient amoindries. Et donc on a le sentiment que ce sont d'avantage les entreprises, les multinationales, qui sont écoutés par nos dirigeants politiques aujourd'hui et qui dictent le ton. Et ce ton là, ce sont de fausses solutions."
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