"Le F-16 turc qui a tiré sur le bombardier russe était certainement supervisé par un centre de commandement — aérien ou terrestre — de l'armée de l'air américaine, qui a transmis les ordres de confirmation. D'autre part, dire que les Turcs ou les Américains de la base aérienne d'Incirlik ne pouvaient pas identifier le Su-24 dans les airs est absurde. Cet incident était, sinon planifié, au moins coordonné dans les airs", écrit-il.
Peut-être que le Pentagone ne peut pas faire la différence, sur le terrain, entre les musulmans modérés et les terroristes islamiques. Mais il n'est pas si difficile d'identifier un avion, même pour les "professionnels" de l'armée de l'air, ironise l'expert.
"Il faut rappeler que les Russes se trouvent en Syrie à l'invitation des autorités, ce qui n'est pas le cas des Turcs et des Américains", souligne l'auteur de l'article.
D'après Murphy Donovan, les frappes de l'aviation russe ont permis de révéler "le pire de ce qui se passe en Mésopotamie" — jusque là minutieusement caché. Washington, pour sa part, fermait les yeux.
L'auteur explique que le sud de la Turquie est, de facto, un lieu sûr pour "former des terroristes sunnites, entreposer des armes, couvrir les extrémistes et stocker le pétrole de contrebande".
La Turquie craint également que la victoire sur Daech en Syrie et en Irak, avec la participation des Kurdes, assure une légitimité au Kurdistan. Dans ce sens, les intérêts de la Turquie et de l'État islamique dans la région coïncident.