Le 2 décembre, le journaliste islamiste turc Abdurrahman Dilipak a posté sur son compte Twitter un sondage sur le thème: "Qui achète le pétrole de Daech?". Trois réponses étaient proposées: la Turquie d'Erdogan, la Russie de Poutine et la Syrie d'Assad.
Les résultats ont été inattendus pour M. Dilipak. Le sondage a réuni en une heure près de 18.000 personnes: 78% d'entre elles ont cité la Turquie d'Erdogan, 12% la Russie de Poutine et 10% la Syrie d'Assad.
Après s'être aperçu que les résultats étaient défavorables au président turc, M. Dilipak a supprimé son tweet.
Or, l'ambassade de Russie en Turquie avait eu le temps de faire une capture d'écran et de la publier sur son compte officiel.
İlginç bir anket! 1 saatin bilançosu ortada… pic.twitter.com/4TMw19ske1
— RusEmbTurkey (@RusEmbTurkey) 2 декабря 2015
"En voilà un sondage curieux! Les résultats ont été recueillis en une heure…", a indiqué la mission diplomatique russe.
Observateur du journal islamiste Yeni Akit, M. Dilipak est connu pour ses nombreux propos virulents contre le fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk. Le jour du 77e anniversaire de la mort de ce dernier (le 10 novembre), il a publié un article intitulé "La tyrannie a pris fin en 1938" (année de la mort d'Atatürk, ndlr), ce qui a provoqué une vague d'indignation dans le pays.
Le ministère russe de la Défense a présenté mercredi aux journalistes des données de reconnaissance, y compris des photos, attestant que les proches de Recep Tayyip Erdogan étaient impliqués dans le commerce illicite de pétrole avec le groupe terroriste Etat islamique en Syrie. Le président de la commission de la défense et de la sécurité du sénat russe, Viktor Ozerov, a plus tard fait savoir que le ministère de la Défense disposait d'autres documents et qu'il était prêt à les publier si les informations présentées mercredi étaient insuffisantes.
Le président Erdogan a déclaré qu'il démissionnerait si l'on prouvait que la Turquie achetait du pétrole aux terroristes.