Plus de la moitié des Monténégrins s'opposent à l'adhésion de leur pays à l'Otan, mais le président du Monténégro, Milo Djukanovic, n'a pas intérêt à demander l'avis de son peuple, a déclaré l'analyste serbe dans une interview à l'agence Sputnik.
"Plus de la moitié du pays est contre cette adhésion. Il ne faut pas oublier que le Monténégro a lui-même été bombardé par l'Otan en 1999 et qu'il y a eu des enfants tués. De nombreux citoyens ne veulent absolument pas adhérer à l'Otan", a indiqué Nikola Mirkovic.
Selon lui, le chef de l'Etat monténégrin Milo Djukanovic cherche à tout prix à intégrer le pays à l'Alliance atlantique et exerce des pressions à cet effet.
"C'est ça le vrai problème démocratique: on a un président qui agit un peu de son propre chef, au nom de ses intérêts personnels et qui ne réfléchit pas aux conséquences que cela pourrait avoir pour les Balkans".
"Donc, il y a beaucoup de demandes d'un processus démocratique […] et on voit bien qu'il y a une inquiétude au niveau du gouvernement, inquiétude qui force un peu ce dernier à prendre des décisions très importantes pour le pays parce qu'il sent qu'il est en train de perdre le pouvoir".
Interrogé sur le rôle actuel de l'Otan, Nikola Mirkovic a répondu que cette organisation n'avait plus aucune raison d'exister.
"L'Otan a été créée en 1949 après la Seconde guerre mondiale pour contrer la prétendue menace venant de l'Est. Le mur de Berlin est tombé, le Pacte de Varsovie s'est dissous. A quoi sert l'Otan? Aujourd'hui, il n'y a pas de raisons pour que cette organisation existe", a affirmé l'interlocuteur de l'agence.
La Russie a pour sa part déclaré qu'elle prendrait des "mesures de rétorsion" en cas d'adhésion du Monténégro à l'Alliance.
"La Russie, qui a énormément aidé le Monténégro à se reconstruire, car il y a eu beaucoup d'investissements russes, ne pourra plus investir dans un pays faisant partie d'une alliance qui la menace directement", a indiqué l'expert serbe.
Selon lui, si la plupart des Monténégrins s'opposent à l'adhésion de leur pays à l'Alliance, c'est parce qu'ils "ne sont pas prêts à pardonner ou à oublier les bombardements de leurs villes par l'Otan en 1999".