Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde la Russie contre les "calomnies", après les accusations de Moscou selon lesquelles lui et sa famille étaient impliqués dans le trafic de pétrole avec le groupe terroriste Etat islamique (EI), rapporte mercredi la télévision turque.
"Je ne resterai pas dans mon siège de président ne serait-ce qu'une seule minute si la Russie prouve ses allégations (…) La Turquie n'a pas perdu ses valeurs morales au point d'acheter du pétrole à des terroristes", a déclaré M.Erdogan lors d'un discours à Doha.
Et de prévenir que si ces accusations continuaient, la Turquie prendrait elle-même des mesures.
Le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov, a déclaré mercredi devant plus de 300 journalistes que le président turc Recep Tayyip Erdogan et sa famille étaient directement "impliqués" dans le trafic de pétrole avec l'EI.
Selon M.Antonov, la Turquie s'avère être le principal consommateur du pétrole volé à ses propriétaires légitimes, la Syrie et l'Irak. Le général russe a insisté sur le cynisme inédit du gouvernement turc.
Les relations entre Ankara et Moscou traversent une grave crise depuis que l'aviation turque a abattu un Su-24 russe, engagé dans l'opération contre l'EI en Syrie. La Turquie affirme que l'appareil avait violé son espace aérien, ce que la Russie dément formellement.
La Russie a réagi à la destruction de son avion, en décrétant une série de sanctions économiques contre la Turquie, allant de l'embargo visant certains produits alimentaires à des restrictions touchant le secteur touristique et à l'abrogation des exemptions de visas pour les Turcs.
Le président russe Vladimir Poutine a refusé de rencontrer son homologue turc malgré ses demandes répétées et exigé des excuses officielles, ce qu'Ankara a refusé de faire.
Par ailleurs, Les tensions entre Moscou et Ankara mettent à mal le projet de coalition unique en Syrie, où les différents acteurs restent divisés sur le sort à réserver au président Bachar el-Assad.