Vladimir Poutine a signé les mesures de rétorsion contre la Turquie:
— Suspension à partir du 1er janvier 2016 du régime sans visas pratiqué actuellement entre la Russie et la Turquie
— Suspension des ventes de voyages et produits touristiques en Russie à destination de la République turque
— Les vols charters entre la Russie et la Turquie interdits
— Interdiction aux employeurs russes d'embaucher des citoyens turcs, également à partir du 1er janvier 2016 (selon plusieurs sources entre 150 et 200 mille citoyens turcs vivent et travaillent actuellement en Russie)
— Interdiction et limitation de l'activité des organisations turques en Russie
— Interdiction et limitation sur une série de produits en provenance de Turquie
Erdogan a quant à lui affirmé qu'il fera tout pour "normaliser les relations entre les deux pays" et qu'il espérait "une normalisation rapide des relations".
Pendant ce temps, de nouvelles opportunités s'ouvrent à d'autres pays, notamment le Royaume du Maroc. Un reportage entier a été consacré tout récemment à ce pays par la chaine d'information russe en continu Rossiya 24, chaine très populaire auprès des cercles politiques et d'affaires de Russie. Le reportage se focalisait sur les opportunités existantes entre les deux Etats, surtout au niveau de l'exportation des produits agricoles marocains vers la Russie, ainsi que sur le Maroc en tant que destination touristique. Il a aussi mentionné les liens culturels forts entre les deux pays, depuis l'immigration russe qui a suivi la révolution bolchévique, jusqu'à aujourd'hui en passant par les liens datant de l'Union soviétique (nombre de cadres et spécialistes marocains ont été formés en URSS et en Russie, et continuent de l'être).
Le tourisme russe à destination du Maroc peut également commencer à croitre sérieusement. Jusqu'ici, les parts de lion étaient aux mains de la Turquie (4,5 millions de touristes russes pour la seule année dernière, des touristes d'autant plus les plus dépensiers) et l'Egypte (plus de 2,5 millions).
En 2014, les échanges entre la Fédération de Russie et le Royaume du Maroc se chiffraient à un peu plus de 1,5 milliards de dollars (bien loin encore des plus de 30 milliards d'échanges turco-russes). Néanmoins, la nouvelle réalité du moment, les objectifs déclarés et la visite annoncée dans les prochaines semaines du roi du Maroc Mohamed VI en Russie peuvent donner un nouvel élan au partenariat bilatéral. Le Maroc après avoir intelligemment su utiliser les contre-sanctions russes contre certains produits européens à son avantage, lui donne aujourd'hui l'occasion d'en faire de même compte tenu du sérieux refroidissement des relations entre la Russie et la Turquie.
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