Cette Turquie qui joue un sale jeu

© AFP 2024 Bulent KilicLe drapeau turc
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L'objectif principal d'Ankara consiste à se tailler une place sur l'échiquier international en tant que puissance dirigeant l'islam sunnite, et pour y parvenir, la Turquie est prête à coopérer avec les djihadistes ainsi qu'à trahir ses alliés.
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan n'a pas caché les motifs de l'attaque du bombardier russe en affirmant qu'Ankara souhaitait assurer sa propre sécurité ainsi que protéger ses "confrères" en Syrie. Cependant, évoquant les confrères, il n'a pas précisé qu'en effet il entendait par là non seulement les Turkmènes, mais aussi des groupes terroristes épaulés par Ankara et dont la plupart ont juré fidélité à Daech.

Depuis 20 ans que M. Erdogan est au pouvoir, il a réussi à islamiser le pays et à y introduire les règles du jeu de la politique expansionniste, signale le journal italien Il Giornale. Pour le moment, ce n'est pas un secret que le dirigeant turc aspire à transformer le nord de la Syrie, les territoires entre Alep et Lattaquié, en une 82e province turque, ce qui a été écrit noir sur blanc dans des quotidiens turcs comme Hurriyet et Takvim.

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Poursuivant son but, la Turquie ne renoncera pas à s'impliquer militairement pour neutraliser l'axe chiite, dont l'Iran, la Syrie et le Hezbollah (un mouvement politique chiite libanais, ndlr). Depuis déjà quatre ans, elle tente mais ne réussit pas à renverser Bachar el-Assad, par exemple, que ce soit en finançant les terroristes et la guérilla contre le régime de Damas ou bien en attaquant des Kurdes au lieu de bombarder des djihadistes. De plus, Ankara a pris l'habitude d'acheter à Daech du pétrole de contrebande à 15-20 dollars le baril pour le revendre ensuite deux fois plus cher.

Pourtant, grâce à l'axe chiite et à une campagne militaire russe d'ampleur, le président syrien reste toujours au pouvoir, faisant voler en éclats les rêves de M. Erdogan.

Aujourd'hui, la Turquie cherche apparemment une raison pour déclencher une guerre, souhaitant y impliquer également l'Otan, estime Il Giornale.

"La Turquie veut entraîner l'Otan dans cette situation, car son vrai but est de renverser Assad", avait prévenu, il y un an, le général allemand Harald Kujat. En cela, les actions de Daech et le sort des Kurdes lui sont pour le moins secondaires.

A cette étape, une question se pose: un allié qui se comporte comme la Turquie, mérite-t-il de rester sous l'aile de l'Alliance atlantique?

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