L'administration américaine veille à ce que tous les leaders clés de l'Europe soient prêts à élargir les sanctions contre Moscou, qui expirent fin janvier. Les fonctionnaires redoutent que la coopération entre Poutine et Hollande en Syrie ne modifie la politique de la France à l'égard de la crise ukrainienne.
"Nous avons toujours été préoccupés par une éventuelle annulation avant terme des sanctions en Europe", indique Evelyn Farkas, qui a servi comme fonctionnaire de haut rang chargé de la Russie et de l'Ukraine au Pentagone.
"Nous ne voulions en aucun cas voir un lien entre la question ukrainienne et la situation en Syrie", renchérit Ben Rhodes, conseiller national adjoint pour les Communications stratégiques des Etats-Unis.
"Je pense qu'il est difficile de reprocher aux Français d'envisager la possibilité de coopérer avec la Russie, surtout après qu'Obama a donneé à entendr que les événements à Paris ne seraient pas un fondement pour revoir la stratégie des Etats-Unis en Syrie, estime Simond de Galbert, ancien diplomate au sein du ministère français des Affaires étrangères. Quoi que vois pensiez des Russes, le fait est qu'ils sont les seuls à pouvoir et vouloir effectuer des actions significatives dans la lutte (contre le terrorisme)".
Hollande fait allusion à un point de vie analogue: dans son intervention peu après les attentats de Paris, il a appelé à former une grande « coalition unique » pour lutter contre les groupes radicaux syriens. "Je rencontrerai dans les prochains jours le président Obama et le président Poutine pour unir nos forces et atteindre un résultat qui pour l'instant est encore renvoyé à trop longtemps", a-t-il déclaré.