Le Pentagone propose d'envoyer davantage de militaires américains en Europe sur la base du principe de rotation, rapporte le Wall Street Journal, ajoutant que la décision en sera prise "dans un ou deux mois qui viennent".
Le quotidien américain le rapporte, se référant au commandant des forces de l'Otan en Europe, le général Philip Breedlove. Les représentants du Pentagone insistent également sur le renforcement de l'entraînement des militaires face à la "menace russe". Le chef de l'état-major de l'Armée de terre, Mark Milley, a soutenu l'idée d'envoyer des troupes supplémentaires en Europe pour un déploiement provisoire.
Selon le général, les Etats-Unis perfectionnent l'entraînement des militaires afin qu'ils puissent faire face à toute sorte de menaces de la part de la Russie, notamment des guerres hybrides comprenant la propagande et des tactiques non traditionnelles.
"Ces mesures sont nécessaires pour prévenir de nouveaux conflits en Europe", a affirmé M.Milley.
A l'heure actuelle, les troupes terrestres américaines en Europe se composent de deux brigades de 3.500 militaires chacune. Selon le général Milley, il s'agit désormais d'ajouter encore quelques formations au schéma de rotation, notamment "des unités d'hélicoptères de combat, des équipes du génie et des brigades d'artillerie".
Le 8 novembre, le chef du Pentagone Ashton Carter a déclaré que les Etats-Unis réfléchissaient à de nouvelles variantes de dissuasion de la Russie qui défiait l'ordre international. Selon M.Carter, Washington entend s'opposer à Moscou par tous les moyens, y compris militaires.
Aussi, les Etats-Unis modernisent-ils leur arsenal nucléaire. Ils investissent également dans la mise au point d'armements modernes, dont un nouveau bombardier stratégique et l'arme à laser.
Intervenant devant des militaires américains à Simi Valley, en Californie, le secrétaire américain à la Défense a prévenu que "l'Amérique n'aspirait pas à une guerre chaude ou froide avec la Russie et ne cherchait pas à faire de Moscou un ennemi, mais qu'elle défendrait ses intérêts, ceux de ses alliés et les principes de l'ordre international".
Pour sa part, la Russie a déclaré à maintes reprises qu'elle considérait le rapprochement des troupes de l'Otan de ses frontières comme une menace pour sa sécurité. L'ambassadeur russe auprès de l'Alliance Alexandre Grouchko a indiqué le 9 octobre dernier que Moscou ferait tout le nécessaire pour préserver l'équilibre des forces militaires en Europe, mais qu'il n'aspirait nullement à une nouvelle course aux armements.