Le plan du président des Etats-Unis Barack Obama d'une opération au sol en Syrie est une voie qui ne mène nulle part, écrit dans son article pour la revue National Interest James Carafano, expert américain en politique internationale et sécurité nationale à l'institut Heritage Foundation.
L'analyste évoque notamment la décision de Barack Obama d'envoyer en Syrie 50 agents américains des forces spéciales, tout en doutant qu'un contingent si peu nombreux puisse inverser la situation dans la région.
Et d'expliquer que la vocation des troupes spéciales consistait notamment à mener des "opérations militaires uniques en leur genre" et, en règle générale, de courte durée.
"Des opérations réussies de ces forces d'élite ne peuvent assurer qu'un avantage provisoire et entendent une victoire rapide, comme, par exemple, l'élimination du terroriste Oussama ben Laden, ou servent d'étape préparatoire pour une ultérieure opération d'envergure", indique l'auteur.
"Une poignée de combattants d'élite ne sont pas à même de régler le problème de la Syrie (…) Et la déclaration de l'administration ressemble bien à une voie qui ne mène nulle part", prévient l'expert.
M.Carafano relève que rien n'indique pour le moment que l'administration Obama possède une stratégie sérieuse sur la Syrie, alors que la décision d'y envoyer une cinquantaine de militaires ne serait qu'une tentative d'achever sans problèmes le mandat présidentiel.
Et de rappeler que le président Obama avait pensé pouvoir enrayer le regain d'islamisme radical à l'aide d'opérations secrètes à travers le monde, notamment à l'aide de frappes portées par des drones.
"C'était une erreur qui a coûté cher aux Etats-Unis et à leurs alliés (…) Les islamistes contrôlent à présent plus de territoires, de gens et de ressources qu'au moment de la venue de Barack Obama à la Maison Blanche. Pire, à part de leurs agissements à travers le monde, les djihadistes contraignent des foules à chercher refuge en Europe", souligne l'analyste.
Or, James Carafano n'est pas l'unique analyste américain qui réprouve la stratégie militaire des Etats-Unis en Syrie. Erik Goepner et Trevor Thrall, de l'Institut Caton, ont averti, dans leur article pour le Guardian britannique, que la Syrie pourrait devenir un autre Vietnam pour les Etats-Unis s'ils n'apprennent pas à tirer des enseignements de leurs propres erreurs historiques.