"Sans aucun doute, la décision d'envoyer environ 50 commandos en Syrie prend le contrepied des engagements du président Barack Obama de ne pas y dépêcher de forces terrestres. Etant donné qu'elle n'a pas été avalisée par le Congrès, cette démarche enfreint donc la loi américaine. Mais il semble que personne ne s'en préoccupe à Washington", a expliqué M. Jatras.
"En outre, la présence des contingents américains sur le sol syrien est illégale en tant que telle. Dans le cas de l'Irak, les autorités officielles ont au moins appelé les Etats-Unis à introduire leurs troupes dans le pays afin de soutenir Bagdad", a souligné l'expert.
La critique de l'expert n'est pas unique en son genre. Même au sein du Parti démocrate, le président américain Barack Obama est critiqué pour sa décision de dépêcher des soldats d'élite au sol en Syrie. Les républicains sont solidaires des démocrates sur ce point.
La Maison Blanche a assuré vendredi que la stratégie américaine en Syrie n'avait "pas changé" en dépit de l'envoi, pour la première fois, d'un contingent de forces spéciales sur le terrain. Selon l'administration, ce petit contingent d'une cinquantaine d'hommes des forces spéciales participera, sur le terrain, dans le nord de la Syrie, à l'effort de guerre contre le groupe Etat islamique.
Néanmoins, les analystes constatent qu'il s'agit d'un revirement majeur pour le président Barack Obama, qui s'est longtemps opposé à l'envoi de troupes au sol en Syrie pour éviter de se laisser entraîner dans un nouveau conflit au Proche-Orient.