Projet d'oléoduc suspendu au cœur d'une lutte politique au Canada

© Flickr / shannonpatrick17TransCanada, oléoduc Keystone
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TransCanada a demandé, lundi, au gouvernement américain de suspendre temporairement sa demande d’autorisation pour son projet controversé d’oléoduc Keystone XL.

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La demande a été formulée dans une lettre transmise au secrétaire d’État américain John Kerry. La lettre de TransCanada appelle l’administration d’Obama à reporter sa décision sur l’émission d’un permis qui permettrait à l’oléoduc de passer d’une frontière canadienne à une frontière américaine en attendant le règlement d’un litige dans l’État du Nebraska sur sa trajectoire.

"TransCanada croit qu’il serait approprié à ce moment-ci que le département d’Etat interrompe son examen de la demande du permis présidentiel pour Keystone XL", écrit TransCanada dans sa missive. "Cela permettra qu’une décision sur le permis soit prise plus tard, dans la certitude que cela respecte la trajectoire de l’oléoduc", ajoute l’entreprise.

La suspension de ce projet intervient 48 heures avant l'entrée en fonction du nouveau premier ministre canadien Justin Trudeau, qui, sans être opposé à Keystone XL, s'est déclaré plus soucieux des enjeux environnementaux et climatiques que son prédécesseur Stephen Harper, ardent défenseur de l'oléoduc.

Selon les médias canadiens, cette requête pourrait avoir plusieurs conséquences. D’abord, le premier ministre désigné Justin Trudeau pourra commencer du bon pied sa relation avec le président Obama, qui s’est montré plus d’une fois réticent au projet porté par le premier ministre sortant Stephen Harper. Pendant la campagne électorale, M. Trudeau avait manifesté son intention d’améliorer les relations du Canada et des Etats-Unis.

Le report pourrait d’ailleurs permettre à l’entreprise d’éviter de faire face à un refus de l’administration Obama et même éviter que la question soit un enjeu électoral. Ainsi, le dossier pourrait se retrouver dans les mains d'une nouvelle administration si la décision est repoussée après les élections américaines de 2016.

Keystone XL, dont la capacité devrait être de 830.000 barils par jour, doit courir sur 1.900 km entre l'Alberta et le Nebraska, où il serait connecté au réseau existant. Sa construction permettrait de relier les gisements d'hydrocarbures canadiens, notamment des sables bitumineux de l'Alberta, aux raffineries installées sur le golfe du Mexique.

Le projet a provoqué des tensions majeures entre le Canada et les Etats-Unis dans les dernières années. Au début de l’année 2014, les Etats-Unis avaient annoncé un report de leur décision, invoquant le conflit judiciaire au Nebraska. À ce moment-là, TransCanada et le gouvernement canadien avaient été frustrés d’apprendre la nouvelle. Actuellement, l’affaire n’est plus devant les tribunaux, elle a été reconduite devant la commission des services publics de l’Etat.

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