Selon Alexis Tsipras, qui a renforcé ses positions suite aux élections anticipées de septembre, le gouvernement envisage de se concentrer sur la résolution de trois questions prioritaires: le rétablissement de la stabilité macroéconomique du pays et la reprise de la croissance; la recapitalisation du système bancaire torpillé par la crise; et enfin l'attraction de liquidités et d'investissements pour l'économie grecque.
Le "plan Tsipras" prévoit également la mise en œuvre de toutes les conditions du mémorandum signé en juin avec les créanciers de la Grèce sur l'octroi, par la BCE, de plus de 89 milliards d'euros en échange de réformes structurelles.
Alexis Tsipras a tempéré ce coup dur en soulignant sa volonté de poursuivre la lutte pour le "rétablissement de la justice sociale" malgré certains "points compliqués des accords". D'après lui, cette justice repose sur l'assouplissement des exigences les plus sévères de Bruxelles et de Berlin d'un point de vue social, ainsi que le droit d'augmenter progressivement le salaire minimal et de garder les monopoles énergétiques entre les mains de l'État grec.
Les autres priorités citées par le premier ministre grec sont la mise en œuvre de réformes radicales dans le domaine de la gestion publique, l'augmentation de son efficacité, ainsi que la lutte contre la corruption et la bureaucratie.
Les observateurs grecs font déjà remarquer que sa rhétorique antieuropéenne sévère, ses exigences envers l'Allemagne (de payer des réparations de guerre) et d'autres attaques contre Berlin et Bruxelles ont disparu sans laisser de trace, alors que le premier ministre même s'est transformé de personnalité charismatique et populiste d'extrême-gauche en social-démocrate européen tout à fait classique.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.