Le coupable de la destruction de l'hôpital de l'organisation internationale Médecins sans frontières (MSF) dans la ville de Kunduz, au nord de l'Afghanistan, a été déterminé immédiatement, remarque Glenn Greenwald dans son article publié dans The Intercept.
Les titres et les articles des revues américaines sont univoques: l'hôpital a été détruit par l'aviation américaine.
"Une frappe aérienne de la Force aérienne des États-Unis dans la ville de Kunduz a fait 19 morts à l'hôpital de l'organisation internationale Médecins sans frontières. Elle a été dénoncée par des organisations humanitaires de m'ONU", lit-on dans le Wall Street Journal.
Une vérité également publiée dans les revues VICE, et USA Today, sur la National Public Radio et Human Rights Watch, communauté qui se donne pour mission de défendre les droits de l'homme.
Pourtant, le portail The Intercept ainsi que la chaîne CNN et le journal The New York Times n'avaient apparemment pas hâte de reconnaître la responsabilité de la Force aérienne des États-Unis dans cette frappe fatale.
Dans le premier paragraphe de l'article publié sur le site de CNN, il est écrit que le bombardement coïncidait avec la frappe aérienne des États-Unis, ce qui laisse présumer qu’il n’y a pas forcément de cause à effet entre les deux événements.
"L'hôpital a été détruit approximativement au même moment où que les Etats-Unis menaient leur frappe samedi matin", cite CNN, repris par M. Greenwald.
Et d'ajouter: "19 personnes sont mortes suite à une frappe à l'hôpital afghan, les Etats-Unis mènent une enquête." Le journaliste est persuadé que cet article mène à une confusion: Washington passe du rôle de coupable à celui d’enquêteur.
"L'hôpital de l'organisation Médecins sans frontières en Afghanistan a été détruit par une frappe aérienne".
"Comme si une frappe, se baladant toute seule comme un touriste, s’était heurtée contre l'hôpital en Afghanistan", ironise Glenn Greenwald
Le journaliste est persuadé que les employés de ces médias connaissaient parfaitement le coupable. Pourtant, par la suite, tous les médias ont reconnu la culpabilité des États-Unis.
Pourtant, maintenant, la narrative a changé. D'une reconnaissance honteuse, on est passé à une frappe justifiée.
Glenn Greenwald conclut que même les militaires n'ont pas l'insolence de nier leur faute. Tant pis, les médias l'ont facilement fait à leur place.