Les médecins militaires sont appelés à sauver les vies des blessés lors des conflits. Mais, depuis quelques jours, Christopher Stokes, directeur général de MSF, se pose la question: qui donc, alors, doit protéger les médecins?
L'Onu et MSF refusent de qualifier le bombardement de l'hôpital de Médecins sans Frontières, à Kunduz (nord de l'Afghanistan, ndlr), de bavure de l'armée US: ils préfèrent le terme de "crime de guerre".
Comment qualifier autrement une attaque bien ciblée, étalée sur une heure environ et dont quatre ou cinq frappes aériennes ont tué 22 personnes: 12 employés et 10 patients?
Our staff in shock in one of the remaining parts of MSF's hospital in #Kunduz #Afghanistan. http://t.co/Zf6bQI7Riy pic.twitter.com/dc16E0x9Tl
— MSF International (@MSF) 3 октября 2015
Le directeur de MSF a raconté ce qui s'est vraiment passé cette nuit meurtrière de vendredi à samedi 3 octobre.
"Les frappes aériennes ont précisément ciblé l'hôpital, dont l'emplacement avait été signalé à l'avance. Nous avons communiqué les coordonnées précises de l'hôpital au gouvernement afghan, à l'opposition locale et aux troupes américaines. C'est pour cette raison que de tels actes ne peuvent pas être justifiés", s'indigne M.Stokes.
Il a également précisé que MSF avait avisé les armées afghane et américaine du bombardement de son établissement. Cependant, le bombardement s'est poursuivi malgré les appels au secours.
Latest update #Kunduz: 12 MSF staff killed (same as previous update) + 10 patients (up from 7 yesterday) #Afghanistan pic.twitter.com/5DSoY4ZcPB
— MSF International (@MSF) 4 октября 2015
"Un des patients est mort car il était sur la table d'opération lors du bombardement. Le bâtiment était en flammes, les médecins ont dû l'abandonner sur place".
Surgery activities underway today in the aftermath of the bombing of our #Kunduz hospital http://t.co/Zf6bQHQfTY pic.twitter.com/Th50AxB1XD
— MSF International (@MSF) 3 октября 2015
Cependant, les médecins doivent sauver des vies et pour cela ils veulent "avoir des garanties de tous les participants au conflit, surtout de la part de ceux que nous soupçonnons nous avoir bombardés", a déclaré Christopher Stokes, selon qui "tout porte à croire que ces frappes ont été effectuées par l'armée US".
L'hôpital de MSF à Kunduz était le seul établissement de la région capable d'apporter une aide appropriée à de grands blessés. Hier, les médecins de MSF ont quitté la ville de Kunduz en attendant les garanties qu'ils "peuvent travailler en Afghanistan sans être bombardés dans leurs propres hôpitaux".