Cette démarche vise également à éviter la menace d'un impeachement du congrès et à ne pas perdre la confiance des investisseurs, précise le quotidien britannique The Guardian.
Un tel revirement dans la politique du pays "garantira la stabilité de la nation" et "resserrera les relations entre les partis et les membres du parlement qui soutiennent le gouvernement", a déclaré la présidente.
Pourtant, les économistes brésiliens ne placent pas un grand espoir dans ce projet du gouvernement.
"Le gouvernement veut montrer qu'il subit lui-même des pertes, mais c'est une goutte d'eau dans la mer", a estimé l'économiste Mauro Rochlin. Les résultats, selon lui, seront insignifiants.
Il n'a pas pour autant nié la portée symbolique de ce geste gouvernemental.
Plus généralement, le Brésil se heurte ces derniers temps à une grogne croissante à l'encontre du gouvernement. La popularité de la présidente Rousseff a atteint son plus bas niveau, avec seulement 10% de Brésiliens la soutenant. Cette ambiance tendue dans le pays a joué incontestablement un rôle dans cette décision de Mme Rousseff.
Le gouvernement brésilien a perdu sa capacité à gérer l'appareil étatique, d'après Luiz Gonzaga Belluzzo, conseiller de l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva. Sous cet aspect, le changement introduit par Mme Rousseff est plus que bienvenu.
"C'est le point de départ vers l'amélioration de la qualité de l'Etat", a souligné M. Belluzzo.
Néanmoins, on ne peut pas ignorer que la démarche de la présidente brésilienne rencontrera l'hostilité du parlement, tout comme le mécontentement des Brésiliens, dans un climat financier défavorable.