Relations Brésil-USA: un baiser empoisonné de Washington?

© AFP 2024 MANDEL NGAN / Accéder à la base multimédiaLa présidente brésilienne Dilma Rousseff et le président américain Barack Obama, avril 2015
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Le Brésil constitue un des derniers espoirs, pour les Etats-Unis, de sauvegarder leur politique sur le continent latino-américain, estime le politologue brésilien João Cláudio Pitillo.

La visite officielle de la présidente brésilienne Dilma Rouseff aux Etats-Unis peut être envisagée comme un nouveau tournant dans les relations entre Brasilia et Washington, qui revoit sa politique envers l'Amérique latine.

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"A l'époque, les Etats-Unis ont considéré l'UE comme quelque chose de nouveau, comme un relais européen de consommation. Mais aujourd'hui on constate que cet espoir n'a pas été réalisé. La crise a poussé Washington à se tourner vers le sud, vers l'Amérique latine, en la considérant comme une bouée de sauvetage. Le pays principal latino-américain à avoir une économie et capable d'apporter le soutien dont les Etats-Unis ont besoin, c'est le Brésil (…) qui est déjà la huitième puissance économique mondiale", a fait remarquer l'expert brésilien João Cláudio Pitillo dans une interview accordée à Sputnik.

Effectivement, la visite de Mme Rousseff pourrait contribuer à l'élargissement de la coopération avec les Etats-Unis. Pourtant, le contexte commercial actuel n'est plus favorable pour l'économie du Brésil, estime l'expert.

"Nous continuons à vendre des produits à bas prix: du maïs, du soja, du coton, du jus d'orange, etc. Le prix de vente de minerai ferreux à Washington est ridicule", a précisé M.Cláudio Pitillo.

Selon le politologue, le Brésil devrait plutôt développer des relations avec les pays membres du Mercosur (Marché commun du Sud) et des BRICS, ainsi qu'avec l'Argentine qui est un pays voisin.

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"Je ne trouve pas que cette visite aux Etats-Unis soit positive. Il existe un problème de désindustrialisation au Brésil. Le pays a perdu plus de 200 entreprises au cours des deux dernières années. Je ne sais pas quels bénéfices il pourrait tirer de la coopération avec un Etat qui traverse aussi une période de crise économique, car son gouvernement a peur de mener des réformes internes", s'est-il indigné.

Le politologue a également exprimé son inquiétude quant à la possibilité que le concept selon lequel "ce qui est bien pour les Etats-Unis est bien pour le Brésil" soit réutilisé.

"La visite officielle de la présidente est une tentative d'attirer des investissements dans le pays afin de le faire sortir de la crise qu'il traverse actuellement. Nous savons que cette technique marche au début, mais nous savons aussi que par la suite, les revenus sont transférés à l'étranger pour être mis au service du siège social", a-t-il poursuivi.

Samedi 27 juin Dilma Rousseff est arrivée aux Etats-Unis pour une visite visant à consolider les liens économiques entre les deux pays, deux ans après le scandale des écoutes révélé par Edward Snowden. Des informations sur l'espionnage américain au Brésil rendues publiques en 2013 ont provoqué le refroidissement des relations américano-brésiliennes. La visite actuelle de la présidente du Brésil scelle donc la reprise de la coopération bilatérale entre les deux pays.

 

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