TTIP, TAFTA ou encore Traité transatlantique: trois noms pour un même projet qui doit abolir tous les obstacles entre les échanges de chaque côté de l’Atlantique et qui suscite de plus en plus de protestations en Europe, notamment en France.
"La France envisage toutes les options, y compris l'arrêt pur et simple des négociations" autour du TAFTA, la zone de libre-échange transatlantique entre l'Union européenne et les Etats-Unis, a averti le secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur Matthias Fekl dans les colonnes de Sud-Ouest de lundi 28 septembre.
Et d'expliquer que ces négociations se déroulaient dans un manque total de transparence et dans une grande opacité, ce qui posait un "problème démocratique".
"L'Europe ne signera l'accord qu’à condition qu’elle en retire des bénéfices", a prévenu auparavant le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, en faisant remarquer que le marché européen était ouvert aux Américains à 80-90%, alors que ce chiffre n'était que de 20% concernant l'ouverture du marché américain aux Européens.
"Il est donc nécessaire de rétablir l'équilibre", a souligné le ministre.
Si le projet aboutit, il instituera la zone de libre-échange couvrant 45,5% du PIB mondial. Les partisans de l'accord affirment qu'il contribuera à une croissance économique pour les deux parties, tandis que ses opposants craignent l'augmentation du pouvoir des multinationales face aux Etats et dénoncent le caractère non démocratique des négociations.
On en est toutefois encore loin, car après dix "rounds" de discussion, l’échéance pour aboutir à un accord, d’abord fixée à la fin de 2015, a été reportée à 2016, voire 2017, tant les points de blocage demeurent nombreux, dont des manifestations monstres des Européens contestant le projet.