Reporté à la dernière minute en juin, faute de consensus, le traité de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis, un traité négocié depuis deux ans entre l'UE et les USA, a été néanmoins soutenu par le Parlement européen, délégué par la Commission européenne au nom des Etats membres. Le Parlement se déclare favorable à un accord "approfondi, global, ambitieux, équilibré et de qualité en matière de commerce et d'investissement" dans une résolution adoptée par 436 voix contre 241 et 31 abstentions, annonce Reuters. Les groupes politiques déclarent être arrivés à un compromis.
Co-Chairs @bueti & @monicafrassoni comment on today’s #TTIP vote: "The fight is still on" http://t.co/Y98ru4LC21 pic.twitter.com/WcHzLWwjSk
— European Greens (@europeangreens) 8 июля 2015
Négocié dans le plus grand secret, le texte suscite une hostile croissante parmi les Européens, préoccupés par ses conséquences concrètes sur leur vie quotidienne. Et il y a de quoi.
Les standards américains sont considérablement moins élevés que ceux en vigueur sur le Vieux continent: 82 pesticides considérés dangereux en Europe sont autorisés aux Etats-Unis, le non-étiquetage prospère et les bœufs élevés aux hormones, rien ne change. Le site du mouvement contre le traité transatlantique Stop TAFTA indique toutefois qu’une prise de conscience est à l’œuvre au sein de la population européenne: "Pour la +journée mondiale StopTTIP/ TAFTA et CETA/AECG+ du 18 avril, la mobilisation (contre les Traités Transatlantiques, ndlr) a été à la hauteur. Les 1 932 000 signatures sont dépassées en ligne", soit "pour 13 pays le quorum est dépassé: – Allemagne, Grande Bretagne, Autriche, Finlande, France, Slovénie, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne, l’Irlande, la Belgique, la Suède et la Tchécoslovaquie". Au total, 100 000 signatures en un mois. Les personnes désireuses ont encore jusqu'au 6 octobre pour faire signer la pétition en ligne.
#TAFTA "Les exigences européennes ne st pas assez prises en compte par les USA" @LaurentFabius #BourdinDirect @BFMTV pic.twitter.com/YNTEcEUjzd
— RMC Info (@RMCinfo) 11 июня 2015
Les voix citoyennes sont donc ignorées en dépit de près de deux millions et demi de signatures recueillies par la pétition européenne. Leur nombre ne cesse de croître. Des initiatives apparaissent même au niveau local, de façon parfois inattendue. Une communauté de 50 000 habitants pour une superficie de 2,5 km², soit 0.0098% de la population de l'UE, a trouvé une solution plutôt insolite — Saint-Gilles se déclare "hors zone TTIP".
Salle comble au débat sur le #TTIP à Saint —Gilles #StopTTIP #StopCeta pic.twitter.com/ucQVVs0sZg
— Mathilde El Bakri (@MathildeElBakri) 26 мая 2015
"A l’issue du Conseil Communal du 25 juin, les conseillers ont adopté, sur proposition des groupes politiques Liste du Bourgmestre, ECOLO et CdH, la motion visant à déclarer Saint-Gilles +hors zone TTIP+", lit-on dans un Communiqué de presse. "La motion, votée à la majorité, marque également l’opposition de la commune de Saint-Gilles au Traité de libre-échange avec le Canada, le CETA".
Motion "Saint-Gilles hors ttip" votée avec majorité alternative PS-Ecolo-CDh suite à action @ToutAutreChose le mois passé. Yes! #cc1060
— Alain Maron (@alainmaron) 25 июня 2015
Selon Alain Maron, membre du conseil du parti Ecolo, cette motion n’a aucune valeur juridique. Toutefois, la démarche est symbolique et constitue un geste politique très fort.
Rodolphe d'Udekem d'Acoz, membre du parti du Mouvement Réformateur, explique que le Conseil municipal est parfait conscient qu'une petite communauté ne pourra pas échapper à une loi s’étendant sur toute l'Europe et les États-Unis. Mais 50 municipalités belges ont adopté une motion similaire, car l’impact négatif du traité sera aussi perceptible sur le niveau local. Il est donc urgent d’agir de façon plus large et organisée: "Si une telle sorte de motion avait été votée uniquement dans une seule communauté, ce serait étrange", a-t-il ajouté.