Le président Barack Obama a appelé lundi à une "transition contrôlable" en Syrie, ce qui permettrait à Bachar el-Assad de rester provisoirement à la barre. Cependant, nous ne savons pas pour le moment qui pourrait conduire cette transition dans un pays ravagé par les conflits, écrit Erika Solomon dans le Financial Times.
"Même si des puissances étrangères acceptent sa présence au pouvoir et aident son armée à vaincre les djihadistes de l'Etat islamique, il ne sera plus considéré comme un dirigeant légitime aux yeux de la majorité sunnite qui fait quotidiennement l'objet d'attaques meurtrières", indique le journal.
D'après Erika Solomon, la partie nord-est du pays est actuellement contrôlée par les Kurdes. Ils affirment ne pas vouloir se séparer de la Syrie, mais réclament une plus large autonomie. Il reste difficile de savoir si Assad acceptera de satisfaire leurs revendications.
Selon le journal, l'opposition syrienne est actuellement divisée. "Elle comprend différents courants d'opinion et groupes rivaux qui s'emploient à s'entre-détruire", constate Mme Solomon.
"Les puissances occidentales se montrent prudentes en ce qui concerne leur participation à la guerre en Syrie et ne veulent coopérer qu'avec des forces idéologiquement modérées. Cette attitude conduit parfois à un paradoxe. Ainsi, le Front sud modéré, qui contrôle le territoire attenant à la frontière jordanienne, ne peut plus recevoir de soutien occidental, car il est jugé trop faible pour combattre les djihadistes. Or, il ne peut pas devenir plus fort sans ce soutien", écrit la journaliste.
Elle estime que la direction du mouvement d'opposition pourrait être confiée à quelqu'un comme Manaf Tlass, ancien proche de Bachar el-Assad, qui a fait défection en 2012. Depuis il vit à Paris et ne rencontre pratiquement pas les journalistes. Cependant, les médias rapportent qu'il entretient des contacts avec des représentants des services secrets et des milieux politiques.