La visite en Russie du ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, était préparée de longue date, sur fond de tensions bilatérales. Il s'agit tant des sanctions antirusses imposées par Tokyo dans le contexte de la crise en Ukraine que des visites de responsables russes dans les Kouriles (territoires russes contesté par le Japon), qui suscitent toujours une réaction douloureuse côté japonais.
Le Japon revendique les îles des Kouriles méridionales Itouroup, Kounachir, Chikotan et l'archipel des Habomai, se référant au Traité de paix et d'amitié de 1855. Le rattachement de ces îles est un préalable selon Tokyo à la conclusion du traité de paix qui n'a jamais été signé après la Seconde Guerre mondiale. La Russie estime que les Kouriles du sud ont été intégrées à l'URSS après la Seconde Guerre mondiale et que la souveraineté russe sur ces territoires est incontestable.
Par ailleurs, les pourparlers entre MM Lavrov et Kishida constitueront une étape importante des préparatifs de la future visite au Japon du président russe Vladimir Poutine. La date de cette visite est loin d'être approuvée. L'invitation n'a pas encore été confirmée, selon des sources officielles. Les Japonais ne sont pas unanimes quant à la nécessité de la visite du dirigeant russe dans leur pays.