Chute des cours du pétrole: Moscou pourrait réduire sa production

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De janvier à août 2015, la production de pétrole et de gaz en Russie a atteint 354,2 millions de tonnes, soit 1,4% de plus par rapport à la même période en 2014.

Les exportations de matières premières russes durant les huit premiers mois de l'année ont parallèlement augmenté de 9% par rapport à la même période en 2014 pour atteindre 145,6 millions de tonnes. Selon le vice-premier ministre Arkadi Dvorkovitch, les autorités russes sont toutefois prêtes à négocier une réduction de la production avec les membres de l'Opep, pour maintenir les tarifs des produits pétroliers au-dessus de leurs niveaux actuels.

Arkadi Dvorkovitch souligne que "si les cours pétroliers restent bas pendant une longue période, la production sera réduite ". Mais, la Russie ne peut pas réduire artificiellement sa production seulement pour soutenir le marché. "La production de pétrole en Russie est technologiquement différente de l'exploitation dans les pays de l'Opep, c'est pourquoi le processus russe ne peut évoluer que naturellement", précise le vice-premier ministre.

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Les rencontres entre l'Opep et les pays producteurs non membres se sont poursuivies ces derniers mois, mais sans résultat notable. De son côté, la Russie n'a jamais réduit ses exportations pétrolières face à la baisse des tarifs. Au contraire, lors de la réduction de l'Opep, les exportations du pétrole russe n'ont fait qu'augmenter, bien que cela entraîne une baisse encore plus forte du prix de l'or noir. Les promesses de réduction de la production ne sont restées que de simples discours.

Aujourd'hui, les sociétés russes éprouvent de grandes difficultés pour exploiter de nouveaux gisements et la baisse de la production sera tout simplement inévitable.

"Le message de Moscou est clair: revenons aux négociations entre les pays producteurs avant le sommet de l'Opep du 4 décembre. Ce signal a déjà été entendu, comme on le voit dans le rapport de l'organisation publié sur son site officiel. Si ces négociations avaient lieu, on pourrait compter sur la stabilisation des prix avec une croissance qui suivra à long terme", suppose Ivan Kapitonov de l'Académie présidentielle russe de l'économie nationale et de l'administration publique.

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Cependant, d'autres experts doutent que la Russie accepte de réduire sa production pétrolière volontairement. "Le fait est que dans les conditions d'un déficit budgétaire, la Russie n'a pas l'intention de réduire une production pétrolière qui lui rapporte la majeure partie de ses recettes", explique Tamara Kassianova de la société d'audit 2K. Elle note que la production pétrolière mondiale ne fait qu'augmenter, et qu'aucun des participants à cette "grande course" n'a l'intention de réduire sa part. Comme en témoigne l'impossibilité de trouver un accord sur la réduction de la production entre l'Arabie saoudite, le Venezuela, le Mexique et la Russie en novembre 2014.

"La production, en Russie, va se réduire naturellement. Et c'est la seule chose que le pays puisse proposer à l'Opep lors des prochaines consultations", estime Denis Rakcha de la compagnie d'investissement Neokon. L'expert est convaincu que les promesses de réduire la production ne fonctionneront jamais: ceux qui désirent s'emparer des marchés qui se libèrent sont trop nombreux. En particulier, l'Iran arrivera bientôt avec ses 2,5 millions de barils, ainsi que les Américains avec leur huile de schiste et l'annulation de l'interdiction d'exporter du pétrole brut.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

 

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