A peine la direction du Parti travailliste s'était-elle remise de son échec aux législatives de mai, restée sans leader après le départ d'Ed Miliband, qu'elle connaît un nouveau choc. A dix jours de l'élection du successeur de Miliband, tous les sondages promettent la victoire à un homme à la réputation de rebelle au sein de son propre parti (depuis 2005 il a voté à 238 reprises contre les décisions de sa propre formation au parlement).
Arrivé au parlement britannique en 1983, ce dernier a rapidement fait parler de lui en déclenchant de nombreuses polémiques avec la "Dame de fer", Margaret Thatcher — il avait critiqué à l'époque sa politique sociale, et avait fait la une des journaux. Cependant, en pratiquement 40 ans de politique, il n'a jamais occupé de poste à responsabilités. Les opinions de Corbyn le rattachent à l'aile gauche du Parti travailliste, qui prône l'augmentation significative du rôle de l'État dans l'économie, la nationalisation des chemins de fer, de plusieurs banques et entreprises, ainsi que l'introduction d'un impôt à 50% sur les revenus supérieurs à 150 000 livres. De plus, il se prononce pour le changement des règles de propriété des médias britanniques qui, selon lui, sont "contrôlés par un petit groupe d'individus et expriment leurs intérêts".
Jeremy Corbyn préfère la chaîne russe RT, à laquelle il a déjà accordé plusieurs interviews, à la télévision britannique. En 2011, il a félicité RT sur Twitter pour "ne pas avoir diffusé le mariage royal et une plus grande objectivité sur la Libye par rapport aux autres" (il est un antimonarchiste convaincu et s'oppose aux guerres en Afghanistan, en Irak et en Libye).