Londres doit cesser d'exacerber l'hystérie autour de la Russie, pays qui ne présente aucun danger pour la sécurité en Europe, a déclaré Vladimir Komoïedov, chef du Comité de la défense de la Douma (chambre basse du parlement russe) et ex-commandant de la flotte de la mer Noire.
Lundi, le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond a annoncé que Londres était prêt à accueillir des missiles nucléaires américains sur son territoire sur fond de tensions croissantes dans les relations avec la Russie. Il a précisé que la Grande-Bretagne devait envoyer des signaux clairs au président Poutine, fustigeant le déploiement possible de missiles russes à Kaliningrad (ville russe enclavée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr).
En outre, selon le député, le déploiement de missiles nucléaires n'est pas un processus aussi simple qu'il n'y paraît. "L'arme nucléaire n'est pas un sac de patates, il ne faut pas uniquement savoir comment la transporter, mais aussi comment l'entretenir", a-t-il fait remarquer.
Le secrétaire de presse du président russe Dmitri Peskov estime également que l'exacerbation des tensions entre l'Occident et la Russie n'est bénéfique à aucune des parties.
"Le sujet-même ne contribue pas à l'établissement d'une relation de confiance et d'un équilibre des intérêts sur le continent européen", a annoncé M.Peskov commentant la déclaration du chef de la diplomatie britannique.
Selon les experts russes, si Washington déploie des missiles terrestres en Europe, il violera alors le Traité sur les sur les forces nucléaires à portée intermédiaire signé en 1987. C'est pourquoi les Etats-Unis comptent agir prudemment, par l'intermédiaire de puissances nucléaires alliées en Europe, comme le Royaume-Uni ou la France.
Ces dernières années, la Russie et les Etats-Unis s'accusent mutuellement de violer le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé en 1987 par le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev et le leader US Ronald Reagan.
Conformément au Traité FNI, la Russie et les USA se sont engagés à ne pas fabriquer, tester ou déployer des missiles balistiques et de croisière terrestres à moyenne (1.000-5.500 km) et courte portée (500-1.000 km). De plus, les parties s'étaient engagées à éliminer en trois ans tous les vecteurs et missiles terrestres d'une portée comprise entre 500 et 5.500 km.