Le temple, érigé au 1er siècle après J.-C. en l'honneur de la déité supérieure de Palmyre, figurait parmi les monuments les plus célèbres de ce site antique se trouvant à 210 km au nord-est de Damas. Combinant les traditions architecturales hellénistique et orientale, le temple reprenait la structure des sanctuaires du Proche-Orient, tandis que ses façades étaient construites en style gréco-romain.
Il s'agit du deuxième sanctuaire antique de Palmyre détruit par les islamistes depuis la prise de la ville par l'EI en mai 2015. Le 24 août, les médias ont rapporté que les terroristes avaient fait exploser le temple de Baalshamin construit en 131 après J.-C. et avaient décapité le directeur du site archéologique Khaled Assaad âgé de 82 ans.
"Lorsque l'EI détruit les sites antiques, il s'agit non seulement d'une attaque contre les bâtiments, mais aussi contre les valeurs représentées par leur préservation, dont la reconnaissance de la pluralité des cultures qui nous ont précédé et qui nous entourent aujourd'hui", explique l'analyste.
"Si M.Assaad estimait que l'héritage de Palmyre était plus important que sa vie, nous ne sommes pas si monstrueux si nous découvrons que nos réactions sont basées sur le même sentiment", écrit l'auteur.
Marie Delarue de Boulevard Voltaire estime quant à elle que les destructions commises par l'Etat islamique témoignent du fait que "le conflit dans lequel nous sommes avec l'EI est bien au-delà de la guerre".
Selon elle, "la vérité qu'on n'ose pas admettre" consiste en ce que "nous appartenons à des mondes antagonistes qui se détestent", et cet antagonisme ne fera que croître dans les années à venir.