Ce coup de théâtre risque d'aggraver la situation dans le pays, où le Printemps arabe semble arriver avec du retard. Mais il pourrait prendre une forme différente dans ce petit pays méditerranéen: les Libanais s'apprêtent à renverser le gouvernement non pas sous le slogan de la lutte pour la démocratie, mais en exigeant de protéger la population contre… les déchets.
La police a usé de canons à eau, de gaz lacrymogène et de matraques pour disperser les manifestants, faisant des dizaines de blessés et un mort. Les policiers déplorent également des pertes. Selon la National News Agency, une trentaine de policiers ont été blessés dans les altercations de dimanche et un agent des forces de l'ordre est dans un état grave.
Tear gas, water cannons, rubber bullets used against protesters in Beirut (VIDEO, PHOTOS) http://t.co/kXKB0UWkTu pic.twitter.com/RVqZSpPVcT
— RT (@RT_com) 23 августа 2015
Salam avait d'abord refusé de démissionner, mais après trois jours d'affrontements entre les manifestants et la police il a changé d'avis pour annoncer qu'il pourrait quitter son poste. La sortie du Courant patriotique libre et du Hezbollah de la réunion ministérielle où devait être évoquée la situation actuelle ne fera qu'aggraver la position du premier ministre, notamment si les membres du gouvernement de ces deux partis décidaient d'aller plus loin et démissionnaient.
Anti-govt. protester kicks tear gas canister during protest against ongoing trash crisis in downtown #Beirut. via @AP pic.twitter.com/IvgXllvV3X
— Anonymous (@YourAnonNews) 24 августа 2015
Les manifestations ont éclaté en pleine crise politique, après des dysfonctionnements du système de représentation particulier instauré dans ce pays souvent qualifié "d'unique démocratie arabe". Selon les règles établies, certaines fonctions sont réparties entre les nombreuses communautés confessionnelles et ethniques. Par exemple, seul un chrétien maronite peut être président et le poste de premier ministre est réservé aux musulmans sunnites.