Investisseur suédois: les sanctions auraient dû être décrétées contre Kiev

© AFP 2024 Patrick HertzogItalian non-affiliated MP Gianluca Buonanno
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Les sanctions décrétées contre Moscou sont une erreur historique, estime l'investisseur Mathias Westman. Il pointe l'inefficacité de ces mesures restrictives qui ont eu un effet boomerang: les pays qui les ont adoptées ont perdu le marché russe.

L'Union européenne et les Etats-Unis ont motivé leur décision de décréter des sanctions contre la Russie par "l'annexion" de la Crimée et le soutien apporté aux insurgés dans le sud-est de l'Ukraine, a indiqué Matthias Westman, PDG de la société d'investissement Prosperity Capital Management, dans un article écrit pour l'hebdomadaire allemand Focus.

Cependant, affirme-t-il, les pays occidentaux devront un jour se demander sous quelles conditions ces sanctions pourront être levées.

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Les médias occidentaux ont à plusieurs reprises indiqué que plus de 90% des habitants de la Crimée soutiennent la réunification de la péninsule avec la Russie. Voici pourquoi si la restitution de la Crimée à l'Ukraine est posée comme une condition sine qua non, les sanctions ne seront jamais levées.

La décision d'infliger des sanctions à la Russie a en outre été motivée par une hypothétique intervention militaire chez ses voisins européens. Cependant, il est difficile d'imaginer comment une invasion des pays limitrophes pourrait renforcer la sécurité de la Russie ou profiter aux populations russophones de ces pays.

"Si la Russie voulait sérieusement envahir l'Ukraine, elle l'aurait fait facilement malgré les sanctions", estime M. Westman.

Parmi les conséquences des sanctions antirusses, il cite, entre autres, le rapprochement entre Moscou et Pékin, ce qui ne peut — et de loin — réjouir l'Union européenne.

"Le fait que l'Occident ait poussé l'ours russe dans les bras du dragon chinois peut être interprété comme un acte de folie", affirme l'homme d'affaires.

Il souligne que les sanctions ne peuvent pas non plus contribuer à l'application des accords de Minsk, car les principaux obstacles à leur mise en œuvre sont dus à l'Ukraine. "Il se peut que les sanctions n'aient pas été décrétées contre la partie qui les méritait le plus", a supposé Matthias Westman.

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Enfin, le dernier argument utilisé pour infliger les sanctions consistait dans le désir de "mettre en miettes" l'économie russe et d'humilier ce pays, rappelle le patron de Prosperity Capital Management. Selon l'Occident, les sanctions devaient pousser les oligarques et les Russes ordinaires à se soulever contre le "régime de Poutine". En réalité, les tentatives de diaboliser le président russe en le comparant à Hitler ont constitué un affront pour le peuple russe qui avait subi les plus lourdes pertes lors de la Seconde Guerre mondiale. C'est la raison pour laquelle cette idée a provoqué une cohésion sans précédent des Russes et un soutien massif apporté par la population à Vladimir Poutine.

L'Occident a commis une erreur historique, conclut Matthias Westman.

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