"Non à la guerre", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par quelque 20.000 manifestants réunis mardi soir dans le parc Hibiya de Tokyo, selon les organisateurs de la lutte contre les réformes que veut faire adopter M. Abe, cités par l'AFP.
Après le vote des projets de lois en commission mercredi, ils doivent passer en session plénière à la chambre des députés dès jeudi.
La réinterprétation de la constitution qu'entérineraient les textes proposés rendrait possible l'envoi à l'extérieur des Forces d'autodéfense nippones — le nom officiel de l'armée — pour venir en aide à un allié, en premier lieu les Etats-Unis.
Pour le moment, l'armée nippone ne peut agir que dans le cas d'une offensive externe sur le territoire japonais.
Cette extension des prérogatives des soldats japonais, via le principe dit de "défense collective", fait craindre à la population de voir le Japon pris au piège dans un conflit lointain au côté des Américains.
"Il est de notre devoir de lutter contre les politiques qui piétinent la vie humaine et mettent en jeu notre sécurité", a déclaré à la foule la romancière Keiko Ochiai, une figure des combats contre le gouvernement de droite de M. Abe, selon l'AFP.
En dépit des nombreuses voix qui s'élèvent contre une relecture de la loi fondamentale pacifiste jugée "inconstitutionnelle" par de nombreux experts, Shinzo Abe et son Parti libéral démocrate (PLD) sont bien décidés à faire passer les textes vite, profitant d'une écrasante domination à la Diète.
Afin de garantir leur adoption malgré les navettes entre les deux chambres, la session parlementaire a été prolongée de 95 jours, ce qui n'était jamais arrivé dans le passé.