"La menace que représente la prolifération des missiles balistiques pour l'Otan ne cesse de croître. Plusieurs pays possèdent ou achètent la technologie des missiles balistiques. Le récent accord entre l'Iran et la communauté internationale ne change pas la situation. Le système de défense antimissile protège nos alliés européens de l'Otan contre la menace de missiles balistiques, il est donc justifié, tant que les missiles balistiques existent et qu'ils sont capables d'atteindre la partie européenne de l'Otan", rapporte un représentant de l'Otan ayant souhaité rester anonyme.
Il a rappelé la déclaration de l'Alliance selon laquelle le système de défense antimissile de l'Otan vise "toutes les menaces au-delà de la zone euro atlantique". "Il n'est pas antirusse. Il ne menace pas l'endiguement politique russe. La géographie et la physique ne permettent pas au système de l'Otan d'abattre les missiles balistiques intercontinentaux russes depuis les installations de l'Otan en Pologne et en Roumanie", a souligné le représentant de l'Otan.
Pourtant, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rappelé aux journalistes à Vienne, après la fin des négociations entre l'Iran et le groupe des 5+1 sur le programme nucléaire iranien qui ont abouti à un accord unanime, qu'en 2009, le président américain avait dit à Prague qu'après avoir réglé la menace iranienne, l'Europe n'aurait plus besoin de système de défense antimissile.
"Je souhaitais aussi faire remarquer dans un contexte plus large: souvenons-nous tous, qu'en avril 2009, le président Obama a dit, en intervenant à Prague, que si on arrivait à régler la question du nucléaire iranien, le système de défense antimissile ne sera plus d’actualité. C'est pourquoi nous avons attiré l'attention de nos partenaires américains sur ce fait. Nous allons attendre leur réponse", a remarqué M.Lavrov.