Apres deux heures de négociations, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a fait pour la énième fois part de ses soupçons selon lesquels l'Iran portait atteinte à la sécurité au Proche-Orient, ce qui a provoqué une vive réaction du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.
"Si nous menaçons la sécurité de la région, alors, qu'est-ce que vous avez fait, en tendant la main à Saddam Hussein?! N'énervez pas les Iraniens, cela pourrait nuire à notre affaire", a lancé Mohammad Javad Zarif, en s'adressant aux représentants de la partie américaine.
On peut imaginer les nombreuses années des négociations difficiles sur le nucléaire iranien, qui auraient pu s'arrêter net à ce moment-là, défiler à toute vitesse dans la tête des ministres présents. Selon l'agence iranienne IRNA, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a rompu le silence la première et s'est déclarée prête à quitter immédiatement les négociations si le ministre iranien des Affaires étrangères ne changeait pas de ton.
L'Iran et les six médiateurs internationaux sur son programme nucléaire (Russie, Etats-Unis, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) mènent à Vienne des négociations en vue de mettre au point un accord susceptible d'apporter une solution définitive au problème nucléaire iranien. Les discussions finales de Vienne se tiennent dans un contexte tendu en raison de la complexité du dossier, qui doit garantir la nature pacifique du programme nucléaire de Téhéran en échange de la levée des sanctions économiques internationales qui frappent le pays depuis 2006.