L'Europe n'a qu'une seule voie à suivre dans ses relations avec la Russie: rétablir le dialogue avec cette dernière, estime l'historien britannique Orlando Figes dans une interview au quotidien allemand Tageszeitung.
Selon lui, "la seule voie à suivre est d'essayer d'établir une nouvelle forme de dialogue, sans toutefois renoncer aux principes".
D'après M. Figes, la russophobie est apparue bien avant la Guerre froide et elle constitue une partie intégrante de l'opinion que les Européens se font d'eux-mêmes.
"Les Russes sont des Asiatiques, des Huns, des démons, mais nous [les Européens] ne le sommes pas du tout. Les Ukrainiens sont sympathiques, tandis que les Russes sont mauvais. Au 19e siècle, les Polonais étaient gentils et les Russes, méchants. Il s'agit là d'une thèse simpliste, qui ne mène nulle part et ne profite à personne", estime l'expert.
"Nous ne nous aidons pas en laissant la russophobie imprégner notre vision de la Russie et les attentes que nous avons de ce pays", conclut Orlando Figes.