Les migrants qui s'étaient installés sous le pont du métro aérien de La Chapelle ont trouvé temporairement refuge au Bois Dormoy, un îlot de verdure niché dans le XVIIIe arrondissement. Ballotés d'un endroit à l'autre du quartier et soumis aux opérations policières, parfois brutales, les migrants ont pu accéder mardi à cette parcelle boisée, avec le concours de l'association en charge de sa gestion, leur évitant ainsi une éventuelle autre évacuation.
Expulsés, les migrants de la Chapelle deviennent nomades http://t.co/DmE5T7wYaa #Paris pic.twitter.com/QiKVFR1vel
— Sputnik France (@sputnik_fr) 10 июня 2015
Mardi soir, un rassemblement de soutien était organisé rue Pajol, près du lieu de la précédente exaction, qui marqua un certain tournant dans la mobilisation: «Je pense que la préfecture ne s'attendait pas à l'élan solidaire qu'il y a eu à Pajol à partir de vendredi», confie Emmanuelle Becker, conseillère PCF du XIIIème arrondissement. Elus de gauche, militants et associations ont successivement pris la parole, qualifiant de «scandale et de honte» de telles opérations d'évacuation et dénonçant l'absence d'un lieu parisien, même temporaire, où les migrants, demandeurs d'asile ou non, seraient accueillis puis accompagnés dans leur démarche par les associations.
Alors que mardi Calais annonçait une augmentation du nombre de CRS pour gérer l'afflux de migrants, Anne Hidalgo réagissait à Paris sur BFMTV sur l'arrivée «sans précédent» de ces populations démunies et désorientées et l'impératif d'ouvrir «un centre, un lieu » qui permette «d'accueillir ces personnes, pendant une durée de l'ordre d'une quinzaine de jours peut-être, qui leur permette de se poser, de réfléchir, de faire ce travail avec les associations pour savoir si elle demande le droit d'asile en France ou pas».
Le campement de la Chapelle, établi depuis l'été 2014, accueillait plus de 400 personnes. Il a été évacué le 2 juin dernier suite à un arrêté préfectoral qui mettait en exergue les conditions sanitaires plus que précaires. Les migrants qui n'avaient pas été relogé se sont rassemblés de près l'Eglise St Bernard, où ils ont été une nouvelle fois délogés le 5 juin. Lundi 8, quelques 200 migrants ont été évacués de la rue Pajol où les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène. Ils sont actuellement une cinquantaine à occuper le Bois Dormoy.