Le Patriot Act a été élaboré par le prédécesseur d'Obama, George W. Bush, et adopté en 2001 après les attentats du 11 septembre. Plusieurs amendements ont été apportés par la suite mais sans apaiser les passions pour autant: la loi touche au domaine très sensible de l'interaction entre les renseignements et la société civile.
"Les actions de Rand Paul peuvent sembler illogiques vu que cette loi a été adoptée par l'administration républicaine de George W. Bush. Mais il faut tenir compte des opinions et de la réputation de cet homme politique: celle d'un mouton noir, d'un dissident dans le camp républicain — Rand Paul est un libertarien radical qui s'oppose à toute ingérence de l'État dans la vie sociale et dans l'économie", explique Iouri Rogoulev, directeur de la fondation d'études américaines Franklin Roosevelt de l'Université Lomonossov de Moscou. Rand Paul ne pourra pas empêcher l'adoption de la loi lors du second vote, parce qu'une simple majorité sera nécessaire.
"Pour le président Bush, qui a déclaré la guerre au terrorisme et a lancé l'opération en Afghanistan, l'adoption de cet acte était assimilée au décret d'état d'urgence. Cependant, les années qui ont suivi ont montré que l'acte compliquait le fonctionnement de la société civile. Les renseignements ont tellement de pouvoirs qu'ils contrôlent même le service d'immigration, ce qui n'était pas le cas en Amérique auparavant", rappelle l'expert. Sachant que le Patriot Act ne protège pas à 100% contre de nouvelles attaques. "Malgré tous leurs pouvoirs, les renseignements n'ont pas réussi à empêcher les attentats au marathon de Boston, même s'ils avaient la possibilité de stopper les frères Tsarnaev", remarque Iouri Rogoulev.