Plusieurs quartiers de New York ont récemment été mis sur écoute: il ne s'agit pas d'une nouvelle initiative de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) menée dans le cadre de lutte contre le terrorisme. Cette fois-ci, c'est un groupe de militants hostiles au "Patriot Act" (loi antiterroriste adoptée après le 11 septembre) qui a décidé de montrer aux citoyens des Etats-Unis le danger que constitue cette loi en pratique.
La NSA a effectué un travail non-négligeable de collecte des métadonnées censée donner une image complète de la vie des citoyens. Les agents se basent notamment sur l'analyse du comportement des utilisateurs grâce aux gadgets électroniques, ce qui permet de déterminer leurs habitudes et contacts.
Pourtant, selon un militant du groupe "We are always listening" ("Nous écoutons toujours" en anglais) désireux de conserver l'anonymat, il existe des failles dans la méthode de la NSA. "Les agents ne savent pas avec qui vous vous retrouvez dans un café, dans un restaurant, à la salle de sport, dans une galerie d'art ou un musée. Ils n'ont pas touché à ce domaine-là, voilà pourquoi nous avons décidé de les aider", explique-t-il.
We Are Always Listening — http://t.co/fpQN5eXdIq http://t.co/BU0y7gU9Xz
— The Latest (@latest_is) 23 мая 2015
Les militants ont installé un certain nombre de dispositifs d'écoute dans les lieux publics de New York et ont publié les enregistrements d'une durée totale d'environ 10 minutes sur Internet.
"Ce qui est intéressant, c'est que nous n'avons rien entendu qui soit susceptible de représenter un danger quelconque pour la société. Nous annonçons avec joie qu'apparemment il n'y a aucun danger", affirme le membre du groupe "We are always listening".
Depuis plusieurs années, le "Patriot Act" fait objet des critiques dans le monde entier, notamment pour sa nature antidémocratique. La situation s'est aggravée après les révélations faites par Edward Snowden en juin 2013 relatives aux programmes d'écoute de la NSA.
Un nombre croissant de citoyens américains se prononcent pour l'abrogation des mesures les plus liberticides imposées par la loi, d'autant plus que selon des statistiques citées par Le Figaro, sur 11.129 formulaires de perquisitions en 2013, seuls 51 étaient liés à des enquêtes antiterroristes.